C'est grave Docteur? [SCENARIO 1 PHASE 2]

>>> Bourse de Gallisco: Insouciance quand tu nous tiens

Bien que restée impassible, la grande dame n'avait que moyennement apprécié le comportement du jeune Doen. Déjà qu'il considérait mal les femmes et les hommes de sa conditions, qu'il manquait de politesse, voilà qu'il partait sans rien dire. Le dégoutait-elle à ce point là? Fallait-il lui faire confiance? Calypso ne savait que dire. De toute manière ils seraient obligatoirement amenés à se revoir, et là, ils auraient une petite explication. C'était qu'en plus, elle était loin de s'imaginer qu'en ce moment même le jeune homme utilisait son nom pour se sortir du pétrin. D'une manière ou d'une autre, on abusait toujours d'elle.

Son calme à peine revenu, de violets maux de tête commencèrent à l'assomer. Elle cru tout d'abord qu'elle allait sombrer dans le sommeil, aussi s'était-elle trouvé un coin tranquille. Seulement les minutes passaient, et Calypso était toujours plus éveillée que jamais. Les maux de tête, eux, persistaient. C'était certainement ce foutu vaccin. Lasse et irritée, elle s'empressa donc de retourner à l'hôpital. Mal de tête, c'est toi qui allait perdre.

A son grand étonnement, une longue file d'attente se trouvait à l'accueil. Chaque personne répétait à chaque fois la même chose: c'était quelques temps après le vaccin que les symptômes étaient apparus. Un médecin ou une infirmière s'occupait donc un à un des nouveaux patients, suivant les directives supérieures. Voici donc la conversation qui suivit, lorsque Calypso se retrouva face à un docteur:

"Chère Madame, ne me dites pas que vous aussi avait été atteinte!"

"C'est pourtant le cas... Ca va faire plus d'une heure que j'ai des maux de tête."

"Voyons voir ça... Permettez-moi de vous faire une prise de sang pour voir s'il n'y a pas d'autres complications..."

"D'autres quoi?"

"L'Âme de Gallisco tient à s'excuser. Cette année les centres scientifiques de l'état ne pouvaient pas se charger des vaccins, aussi a t-on fait appel à des entreprises pharmaceutiques privées... Des spécialistes mènent une enquête, il se pourraient que les doses n'aient pas été respectées..."

"Hum..."

"Bien, voilà, une dernière piqûre, rssurez-vous elle a été préparée par nos soins! Je vous prescris quelques cachets et vous serez très vite sur pied!"

"Merci bien."

"Au revoir madame."

"Bon courage"

Après quoi elle s'en alla, ne sachant que penser de l'affaire. L'ennui, c'était que ce serait les scientifiques de l'Âme qui seraient chargés de l'enquête... Et avec eux on pouvait s'attendre à tout, parfois même à la vérité...

>>>A définir

~ En provenance de « Kurt joue… mais à quoi ? » ~

Salle de Réunion du Conseil d’Entreprise de Messia, alias la SARCEM, comme on l’appelle parfois au travers des couloirs de l’immense building. Située au centième étage, juste en dessous du bureau du PDG ( Haven si vous vous en rappelez ), cette immense salle comportait en son centre une table relativement ovale. Ou bien plutôt s’agissait-il d’un arc de cercle étiré à l’extrême avec un seul siège à sa tête. Bref, elle était noire, lisse, et entourée de bonshommes et de bonnes-femmes qui discutaient, murmurant, mais avec entrain !

Quelle était donc la raison de cette « Réunion Surprise » qu’avait organisé Haven Valentine ? Les actionnaires semblaient pressés d’en découdrent, certains manquaient à l’appel. Deux. Mais pour Haven, ce n’était pas important. Ca ne changerait absolument pas le résultat.

Elle avait passé une nuit horrible, ponctuée d’alcool et de maux de têtes. Elle s’était endormie, plus par la force des choses que par véritable envie. Mais au matin, les maux de tête ne s’étaient pas estompés. Ils martelaient son crâne comme le marteau sur l’enclume, sans fin. Elle n’y avait pas vraiment réfléchit sur le coup lorsqu’elle avait pris l’une de ses petites pilules rouges, en avait broyé une toute petite partie pour l’avaler. La dose essentielle à ce qu’elle ne ressente plus ce genre de désagrément pendant une ou deux heures.

Vêtue d’un tailleur de créateur, les cheveux tirés en une coiffure compliquée la jeune mais terrible femme d’affaire arriva à Messia avec une demi-douzaine de minutes de retard. Et pourtant, elle ne se pressa pas pour rejoindre la salle de réunion. L’ascenseur irait de toute façon à la même vitesse que d’habitude. Flanquée de son habituel garde du corps qui restait sur ses talons quoi qu’il pouvait lui arriver ( rassurant, pas vrai ? ) elle arriva bientôt au 100e étage. C’était qu’il ne fallait pas avoir le vertiges, pour diriger quelque chose désormais.

La porte s’ouvrit soudainement, faisant taire toutes les conversations dans la seconde et attirant tous les regards sur elle. Elle aimait ça, se faire remarquer. Son retard n’avait rien d’intentionnel mais n’était pas regretté. Elle laissa ses yeux couleur perle froide parcourir chacun des visages qui lui était donné à observer puis se dirigea d’un pas et d’une allure tout à fait indifférents au mécontentement général vers son siège, et posa le dossier qu’elle tenait à la main face à elle. Un seul exemplaire, pas besoin que ces potiches de service au gros porte-feuille soient au courant avant qu’elle n’ait décidé de parler.

« Bonjour. La circulation ayant retardé l’introduction de cette réunion, je suggère que nous en venions directement au sujet principal. »

Le ton qu’elle avait employé ne laissait pas vraiment d’opportunité à la réplique mais elle prit le silence comme un consentement général. Elle continua donc, prenant la peine de s’asseoir, posant ses coudes sur la table et laissant ses doigts fins s’entrelacer devant elle. Un sourit amusé et malicieux naquit involontairement sur ses lèvres.

« Voilà plusieurs années que j’ai repris le flambeau que me tendait mon père. J’ai repris les reines de notre entreprise, qui n’était alors qu’une petite société pharmaceutique méconnue du grand public. Ces derniers temps, l’Âme de Gallisco s’est tournée vers les Sociétés Privées. Pourquoi, me demanderez-vous peut-être, alors qu’elle tient à sa disposition ses propres sociétés toutes contentes de consentir à ses exigences ? Je l’ignore. Mais je le découvrirai. Là, n’est pas le sujet. Messia doit prendre de l’envergure ! Plus que jamais, avant que le gouvernement ne décide d’avouer sa position contre notre position. »

Elle les avait sciés. Les actionnaires, pendus à ses lèvres, la fixaient comme s’ils ne l’avaient jamais vue, qu’elle était une inconnue qui s’était soudain mise en tête de devenir leur chef.

« Vous n’y pensez pas ? Que croyez-vous qu’il nous soit possible de faire de plus à l’heure actuelle ?! L’Âme de Gallisco contrôle tout dans ce pays. Comptez-vous nous demandez de nous lier publiquement avec l’Apocaliptic Blow ? Nous ne savons même pas qui sont ces gens et leurs recommandations ! »

La rumeur s’éleva rapidement mais Haven se leva, attirant à nouveau les regards sur elle. Son regard flamboyait, fixé sur l’inconscient. Mais lorsqu’elle reprit la parole, ce fut d’une voix calme et posée, presque trop calme, voire trop posée.

« Non, Walter, cela n’est pas ce que je propose. Nous lier publiquement à l’Apocaliptic Blow ne ferait qu’attirer sur nous les regards noirs du Gouvernement qui en profiterait pour nous faire couler à pic. Ce que je propose est plus subtil, plus utile et plus sécuritaire : investir ! »

Silence de nouveau. On se regarde, on s’interroge.

« Investir ?… Qu’entendez-vous par là ?… »

Apparemment, ils avaient peur de la réponse. C’était bien là la réaction que la demoiselle avait espéré…

« Je compte faire gonfler le capital de l’entreprise de dix millions de Gals supplémentaires par actionnaires. Chacun de vous déboursera donc 10 millions de son porte-feuille en faveur de Messia, et… »

« C’est absurde ! »

« Et si vous ne vous sentez pas capable de débourser une telle somme, … »

Elle détestait être interrompue, ainsi haussa-t-elle la voix par dessus les voix…

« Hé bien, je rachètes vos parts et j’investis à votre place ! »

Nouveau coup de marteau. Ah, la pilule avait déjà cessé son effet magnifique… Dommage. Elle prit une large inspiration. Elle irait donc se faire soigner, mais après la réunion.

Boum.

« Vous êtes malade !? »

« Je vais bien merci, mis à part ce mal de tête terrible qui me vrille les tempes, il vous est donc prié de cesser d’hurler et de prendre votre décision. Vous investissez ou vous vous retirez ! »

Certains prirent le temps de réfléchir, d’autre non. Au final, sur les huit actionnaires présents, cinq se retirèrent, trois sans aucune hésitation. C’était plus qu’elle n’avait pensé, mais ce n’était pas plus mal. Ses actions de Messia grimperaient, son capital et sa fortune personnelle également. Avec ces départs, elle gagnerait 25% des actions, ce qui lui ferait un total de 60%. Elle avait gagné le droit de veto sur tout le conseil d’entreprise…

Mais également un petit voyage vers l’hôpital. Accompagnée de son garde du corps, elle sortit du building et remonta dans la voiture qui l’attendait à la sortie. Noire, fonctionnelle. Pas besoin que tous les médias sachent qu’Haven s’en allait à l’hôpital pour un simple mal de crâne qui ne passait pas…

Sauf que les médias étaient déjà devant l’entrée de l’hôpital…

Et cet enfoiré de chauffeur s’arrêta pile devant eux, évidemment. A croire qu’il était payé pour leur faciliter la tâche…

Soupir. Elle n’avait vraiment pas la patience à ça. Elle ouvrit la porte et sortit. Quelqu’un tourna le regard vers elle et pan ! ce fut la razzia !

« Mademoiselle Valentine !? Mademoiselle Valentine ! Comment expliquez-vous cette erreur ? Pensez-vous que l’on peut encore faire confiance aux entreprises privées en ce qui concerne la Santé Publique ?? »

Qu’est-ce qu’elle dit celle-là ?

Haven porta son regard sur la femme. Blonde, grande, sourire colgate, et micro à la main tendu vers elle, avec son caméraman derrière… Sauf que son charmant Tête-de-Buffle ( nouveau surnom du garde du corps ) l’empêchait de pointer l’objectif sur Haven. Brave bestiau.

« Elle est sérieuse votre question ?… Excusez-moi, j’ai à faire. »

« Souffrez-vous également de maux de tête ?! »

« Je serais là pour quoi, à votre avis ? »

Malgré sa petite taille et sa frêle ossature, Haven repoussa la journaliste et força le passage, aidée de Tête-de-Buffle. Elle arriva enfin dans la file d’attente qui attendaient patiemment son tour pour un passage face à un médecin. Tant de gens ? Mais que se passait-il ?! Elle n’avait réellement pas la possibilité de réfléchir avec ces coups de butoirs dans son cerveau et tout le bruit qu’il y avait autour d’elle. Qu’est-ce qu’elle avait dit cette journaliste, déjà ?…

« Alors, Miss Valentine, on s’est faite avoir par sa propre marchandise ? »

« Pardon ?… »

Elle ouvrit les yeux. Pourquoi un hôpital c’est toujours aussi blanc. Assis à côté d’elle, un homme qu’elle ne connaissait pas… mais c’était souvent le cas dans cette ville…

« L’Âme de Gallisco a fait appel à des sociétés privées pour les vaccins cette années. Double dose qu’ils y ont mis ! Voilà pourquoi il semblerait qu’un parasite s’est logé dans notre cerveau pour le réduire en bouillie ! »

Ca y est, elle venait de faire le lien « Privé » = « Messia »… Ah ! C’était donc ça…

« Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, pourtant, je suis à la tête de mon entreprise. J’aurais été au courant si une telle commande avait été passée. »

« Suivant ! »

« Bonne journée… »

Elle n’y croyait qu’à moitié, à sa sincérité…

Bon sang…Nuit de merde…Je suis chez moi sur mon canapé et pour une fois ce ne sont pas mes rêves qui me gênent…Mal au crâne, d’un de ses mal de tête qui me dévore littéralement le cerveau…Je matte l’heure… 04h00 du mat’….Et demain une grosse journée m’attend. Pas le choix je dois voir un docteur…Bref me lever et choper à tâtons ce qui me sert de vêtements….Voyons si je passe par un docteur libéral je vais en avoir pour une fortune…L’hôpital, ma mutuelle couvrira tous les frais….

Et c’est pour cela que je me retrouve une poignée d’heures plus tard à poireauter bêtement dans la salle d’attente bondée des urgences. On dirait que tout Gallisco s’est donné rendez vous ici, comme si une putain d’épidémie allait à nouveau se déclarer nous emportant tous dans les poussières de l’histoire… Vieillards, enfants, tous attendent leurs tours assis dans les sièges inconfortables, fixant les murs blancs, feuilletant des magazines pour passer le temps…

Tient un magazine…Bonne idée, alors que j’en chope un sur la table… Regard rapide sur la couverture… « Haven Valentine et Messia : Autopsie d’un succès »…..Là je joue de malchance avec une photo de la belle en couverture…Pas grave j’ai pas la tête à lire, les maux semblent redoubler dans mon crâne…Alors je me contente d’attendre sans penser, parce que si je pense je suis foutu…

Les aiguilles de la grande pendule tournent une à une….Une demie heure, une heure, deux heures…Marrant comme on se dit toujours que le temps passe trop vite dans la plupart des cas et que là il ne semble pas avancer, comme si je m’étais perdu à tout jamais dans un trou d’espace temps….Ah, enfin c’est mon tour…Je suis donc l’infirmier jusqu’à un jeune interne fatigué…Un regard rapide à ma fiche puis un soupir…

Et bien lieutenant, décidemment….Ce vaccin a été une très mauvaise idée….

Argh, marre de l’administration qui s’évertue à claironner mon grade sur toute sa paperasserie… Ok ok, notre gouvernement aime bien cloisonner les gens dans de petites cases mais quand même…. Le Vaccin ? C’est donc ça ces maux de tête ? Juste un effet secondaire…

Allons tendez le bras, juste une petite prise de sang…..Oui les vaccins, on a du sous traité et les lots fabriqués ont été défectueux…Mais avec ce que je vais vous injecter plus un traitement de quelques jours, il n’y paraîtra plus rien…

Mouais, y a un tas de trucs qui sentent pas bon….Pourquoi ce prélèvement systématique alors qu’ils connaissent la cause de cette brusque épidémie ? Et cette histoire de sous traitement…. Et voila mon interne qui se rapproche piqûre en main….Dingue ça, à notre époque, on a toujours rien trouver de mieux que de piquer les gens….A croire que l’on fait ça pour assouvir les besoins de quelques médecins sadiques…

Et bien voila Lieutenant, c’est fait…. Voici votre ordonnance….Bon courage à vous je crois que vous risquer d’avoir du travail…

Effectivement à ce moment mon Récepteur, merveilleux engin que tout policier possède sur lui 24h/24 se met à sonner….Un regard rapide et je lis le message qui s’affiche :

A tous les agents, Permissions et missions actuelles suspendue. Placement de Gallisco en alerte orange le temps de traiter toute la population. Risque d’émeutes localisées suite à Vaccin défectueux.

Ca fallait s’en douter…Rien de grave en vue, mais faut éviter tout mouvement de panique si la rumeur d’une épidémie se répend dans la population. N’ayons pas peur ça ne durera pas longtemps, l’Ame à toujours été forte pour ça…

Un dernier salut au médecin et je sors…Il est 8h30 du matin et ma nuit est foutue…

» Vaccinations. [SCENARIO 1]