Un flic au pêché

>>>Main Blanche: Cinéma: "A la sortie du ciné"


Début de soirée. Calypso elle se préparait à recevoir. Ce soir elle ne travaillerait pas. Aussi allait-elle porter une tenue un peu plus décente. Surtout si lui venait. En effet, devant cette personne, Calypso ne voulait être en jaretelles. Devant lui, Calypso ne voulait pas paraître comme un objet sexuel. Le cadre, et tout ce qui faisait qu'elle était elle le rappelait déjà suffisament. Mais lui, pour quoi la prenait-elle? Pour une catin? Pour une amie certes mais alors... Pour une amie qui est une catin? En réalité, la question qui lui brûlait les lèvres était la suivante: la prenait-il pour une femme à part entière, une femme dont la dignité n'avait pas été ébranlée, une femme qu'il était tout à fait possible d'aimer malgré ce que l'on en avait fait?
Soupir. Jamais elle ne pourrait lui poser une telle question. A ce stade là, Calypso ne voulait rien entreprendre, rien laisser paraître. Pour quoi? Parce qu'elle doutait que Wesley, malgré sa gentillesse, oublit qu'elle était prostituée. Un flic et une prostituée... Cela ferait un bon sujet de moqueries pour toutes les hyènes de cette foutue ville. Mais cela, Calypso s'en moquait éperduement. Cependant, elle n'était pas vraiment sûre que ce soit le cas de son ami. Et puis, peut être avait-il eu une trop douloureuse expérience pour pouvoir s'engager à nouveau? Ou peut être...

Peut être qu'il estimait tout simplement qu'elle n'était pas assez bien pour elle... La muse se regarda dans un miroir. Pas encore habillée, elle ne portait alors que de fins sous vêtements de soie. elle profita de ces quelques instants pour se regarder. Elle était si grande, tellement bien proportionnée avec ses formes voluptueuses, ses longues jambes finement musclé, et son ventre plat où se dessinait une fine plaquette abdominale. Finalement, elle observa ses lèvres légèrement pupleuse, sa casacade de cheveux noirs, ses yeux sombres. Elle était parfaite. Seul défaut: comment pouvait-on oublier que tant d'hommes l'avait carressé, possédé, embrassé? Il y a des choses que l'on ne pourra pas oublier, et qu'elle le veuille ou non, Calypso serait forcée de vivre avec cela. Et c'est dans ces moments là, que les conseils de ne jamais tombé amoureuse prend tout son sens.

"Tu es trop belle Calypso. Et parfois j'ai peur que tu en paies le prix..."

Elle revêtit ensuite une longue robe noire. La vue de ce corp la dégoutait presque. La robe était longue, légèrement fendue au niveau du mollet droit, et légèrement décolletée. Elle se fit ensuite un brushing, se peint le contour des yeux, se peint les lèvre de couleur chair. Elle accrocha une paire de boucles d'oeilles, et un long collier. Finalement, elle décida de porter un bracelet à sa cheville. Un dernier regard à son reflet, et puis:

"Tu ne pourras jamais changer un état de fait. C'est ainsi"

Le téléphone sona. C'était Charlie. Wesley était là...

"Bien... fais le monter au salon rouge, je te pries..."

Et là, la Lusiana sprinta. Elle devait être au salon avant son ami, qui n'aimait pas se faire attendre. Arrivée à l'intérieur de celui-ci elle s'assura qu'il était en état de recevoir du monde. Le salon rouge était cnstitué d'épais coussin, d'un canapé et d'une table, ainsi que d'un mini bar à cocktail. Elle voulait qu'il soit bien reçut, et en dépit de ses précédentes pensées, était contente à l'idée de recevoir Martigan. Après, tout elle l'aimait tout simplement non? Des voix se firent entendre. Les filles se précipitaient en général pour saluer le flic. En efet, Wesley était l'un des rares qui ne venait pas pour leur corps, et cela réchauffait les coeurs... Elle entendit ensuite frappait. Deux secondes plus tard, elle ouvrait vivement la porte. De sa voix au ton sucrée, le visage lumineux elle s'exclama:

"Wesley! Entre!"

Elle referma la porte derrière lui et le laissa s'installer. Elle, se précipita vers le bar.

"Ca fait longtemps! Regarde ce que je vais te préparer! Un Irish Coffee! Tu m'en diras des nouvelles!"

Elle posa ensuite la tasse sur la table, et prit place en face de Wesley. Bien qu'elle ne le montrait pas, elle était stressée et n'osait pas lui demander si ça allait. La vie ne souriait guère à Wesley. Timidemet, elle finit par lâcher...

"Alors?"

Ah, Wesley et son visage d’adolescent avec ses petites tâches de rousseurs. Calypso craquait, même si Wesley ne faisait pas parti du genre d’hommes sur qui la plupart des femmes attardaient leur regard. Et puis ses yeux bleus… D’ailleurs, Calypso évitait autant que possible de le regarder droit dans les yeux depuis quelques temps… Et pourtant, Wesley n’était pas le genre de type souriant. Calypso aimait beaucoup les gens souriants. D’ailleurs, si ses souvenirs étaient bons, jamais elle ne l’avait vu réellement sourire, et encore moins rire d’un rire de quelqu’un qui est content d’être là… Et pourtant, il lui restait si peu de temps à vivre… L’un des nombreux défit que la belle s’était lancé était d’entendre un jour Wesley dire qu’il était heureux de l’instant qui s’était déroulé. Cela importait même plus que le fait de l’avoir pour elle toute seule… Brave ou terriblement bonne poire Caly? Pour elle, à l’heure actuelle tout du moins, cela représentait une belle preuve d’amour. Et puis, à défaut d’être prisonnière des chaînes qu’on lui avait mis aux poignets et aux jambes, elle voulait améliorer la vie des autres, en attendant de voir la sienne en faire autant.

Il y a des scènes comme ça qu’on ne se lasserait jamais de regarder. On pourrait faire ça toute la journée, encore et encore. Regarder Wesley boire la boisson qu’elle lui avait préparé en faisait parti. Voir ses lèvres absorber ce qu’elle avait préparé pour lui était aussi captivant que fascinant. Les voir ensuite s’écarter de la tasse, puis s’articuler pour formuler une phrase qui, alors qu’il était à mille années lumières de s’en douter, réchauffer grandement le cœur de la prostituée : « c’est délicieux ». Oui… Le regarder était un véritable délice, et le meilleur dans tout cela, c’était que malgré ses sentiments, Calypso n’avait aucuns arrières pensés. A force de se faire regarder avec envie, elle n’osait désirer les autres si cela était contre leur grès.

« Merci » répondit-elle d’un ton guilleret.

Mais Wesley ne raconte jamais de bonnes choses, ou si peu. Encore une fois, cela allait être vérifié. Ce dont elle ne se doutait pas, c’était que cette fois-ci, elle y laisserait des plumes. Jarael O’Connor… Omale, et puis, une orgie à laquelle elle avait du participer…

« Oui, je vois très bien qui c’est… » Annonça t-elle dépitée.

L’histoire du meurtre l’intrigua, et peut être même plus.

« L’âme ? Mais qu’est-ce que l’âme aurait avoir là dedans ? En quoi la mort d’O’Connor pourrait leur servir ? Selon mes sources, il était peu probable qu’elle soit de l’Apocaliptic Blow, en dépit de certaines de ses… coutumes… »

Alors comme ça il avait tâté du poisson Wesley? Cela avait du être particulièrement dangereux. Mais sa vision ne le montrait pas en train de se faire engloutir par un requin. Au fond, ce n’était pas plus mal, se mit-elle alors à penser. Il fallait parfois dédramatiser certaines situations, même si Calypso savait pertinemment que le jour où Wesley s’en irait… Elle serait brisée.

« Oh Wesley, toi au moins pourras te venter d’avoir nagé en compagnie de poissons. » dit-elle en riant.

« Pour ton requin… J’ai peut être trouvé preneur… »

En effet, c’était une belle arme de dissuasion contre ses éventuels ennemis. Et contre Kurt Mortis également… Certains de ses pairs n’hésiteraient pas à se montrer expéditif… s’il la ramenait trop. Restait encore à savoir où est-ce qu’elle pourrait le mettre, ce foutu requin… Au sous-sol peut être… Oui, pourquoi pas…
Il parla alors de dossiers. La prostituée, elle, sursauta lorsqu’elle entendit son nom. Eux? Mais pourquoi?

« Ils savent beaucoup de choses? » dit-elle en attrapant la valise.

« Ne t’inquiètes pas, je dois chaque jour faire attention à ma vie, et à celle d’une bonne cinquantaine de personnes… »

Et puis, elle commença à chercher alors tout en écoutant Wesley. Nouveau choc, lorsqu’il lui parla du procès.

« Charlie Waltz? Dans une affaire pareille? Tu parles d’une discrétion! »

Mais il y avait bien plus grave. Pourquoi en voulaient-ils à Laura?

« Pauvre petite. Déjà qu’avec Irina ça ne devait pas être de la rigolade. Reste à savoir : L’Âme voulaient-ils une môme au hasard et vu cos cas ont saisit l’occasion, ou bien voulaient-ils Laura en particulier? Tu as raison, tout cela ne me dit rien qui vaille. Pourquoi voudraient-ils d’une enfant? Et surtout : que comptent-ils en faire ?»

Elle s’en voulut aussitôt. Cela n’allait pas apaiser son ami. Cependant il fallait que certaines choses soient dites. Et puis Calypso se souvint de Sébastien/Avatar, avec qui elle avait longuement discuté plus tôt dans la journée.

« Ecoute, je connais quelqu’un qui bosse à l’Âme. Un type bien, à qui on a pas laisser le choix. Je lui en parlerais, peut être aura-t-il quelques infos… »

Certes, jamais elle n’avait évoqué cette soirée à Wesley. Ce n’était pas qu’elle ne lui faisait pas confiance, loin de là, cependant il y avait des choses que le gentil petit flic n’avait pas à savoir. Des choses qui ne feraient rien pour améliorer son bien être moral, au contraire. Ses problèmes, Calypso ne voulait pas les lui infliger, le but n’étant pas de le rendre soucieux. Ce qu’elle ne lui avait pas dit, c’était que certains employeurs, ceux qui arrivaient à l’obtenir, n’avaient pas beaucoup de scrupules à son égard. Certains, trop content d’avoir pu obtenir la maquerelle qui jouait dorénavant aux capricieuses, étaient prêts à payer un prix extrêmement cher pour la voir faire des choses sordides, pas pour leur plaisir sexuel, mais seulement pour assouvir cette soif sadique de pouvoir humilier quelqu’un que beaucoup ne pouvaient s’offrir. Ce soir là, tout avait commencé normalement pourtant. On la séduisait, elle répondait aux avances de la plupart. On la fit boire ensuite, beaucoup boire. Calypso, pour s’entretenir, ne buvait que très peu. Ainsi elle n’était pas vraiment habituée à l’alcool… On la mit ensuite aux enchères, le prix le plus haut aurait le plaisir de la flageller lui faire subir autre soumissions. En proie à l’effroi, elle s’était alors mise à boire encore plus. Boire pour ne pas se souvenir. Le lendemain, elle s’était éveillée couverte de vomissures et diverses substances à en flanquer la nausée, sans conter les traces des coups. Que lui avait-on fait? Elle en avait trop vu à son réveil pour vouloir en savoir plus. Et elle s’était rappelée de trop de choses, des choses que Wesley n’aurait pas forcément supporter. Qui pourrait supporter qu’un de ses proches puisse être traité de la sorte? Seulement dans son cas à elle, il n’y avait pas à accepter ou rejeter, c’était ainsi, point final. Et Calypso n’avait pas vraiment envie que cet homme là ait pitié d’elle. On pouvait lui faire tout ce qu’on voulait, elle voulait rester digne. Wesley savait qu’elle n’était qu’un objet? Alors c’était suffisant, pas besoin d’entrer dans des détails peu constructifs. Calypso préférait qu’il voie ses sourires plutôt que ses blessures intérieures, autant que cela pouvait être possible. Cependant, d’une voix morose, avec un air ailleurs, la tête dans un passé sombre et malsain, elle ajouta simplement:

« Je ne sais pas si ça t’aidera, mais je sais que Jarael a déjà fait venir chez elle des membres de l’âme et de l’Apocaliptic Blow. Peut être pensait-elle les piéger, mais au final ceux sont eux qui auront eu raison d’elle… Peut être que ce troisième camp est celui dont on murmure le nom en prenant garde : Pandore, ou la renaissance… Intéressant»

Mais l’on finit par enchaîner sur autre chose. Tant mieux, elle ne voulait plus parler de l’autre garce. Contrairement à ce qu’elle aurait cru pas une lueur d’espoir n’avait traversé Wesley. Contrairement à ce qu’il laissait entendre, il paraissait sceptique. Normal qu’il ait du mal à accorder sa confiance mais… pas même un merci. La gorge de la prostituée se noua. Elle répondit d’un ton calme, un tantinet brut, qui ne se voulait pas méchant cependant:

« Tu sais Wesley. Beaucoup de gens ont des problèmes. Et parmi ces gens, certains ont en plus un fardeau à porter. Un fardeau très lourd. Cet homme en fait parti, et il en souffre. Je doute qu’il veuille l’alourdir encore un peu plus. »

Certes elle avait un passé et une vie pas vraiment comique. Certes, elle ne voyait toujours pas la lueur d’un infime petit espoir pour que cela s’améliore. Mais elle avait pleinement conscience qu’elle n’était pas la seule, et que certains étaient dans des cas bien pire. Ensemble, on pouvait peut être espérer se relever… Quand on veut, on peut arriver à quelque chose non?
Ainsi, il en avait marre de se sentir impuissant? Elle le comprenait mais il y a des moments où l’on ne peut arriver à faire des choses seuls. Surtout que là, la vie d’autrui était en jeu.

« Quoiqu’il arrive, ne joue pas aux héros. Ce n’est pas parce que tu as vu ta mort qu’il faut prendre des risques inconsidérés n’est-ce pas?»

Il lui parla ensuite, d’Hinatéa. Hinatéa… Le petit con bourré de préjugés? Seulement, Wesley souleva un problème bien plus grave.

« Hinatéa… Cet ado bourré de sales idées. Tu sais que juste avant d’aller se droguer, il était en train de discuter avec moi dans un café de la bourse? Je suis allée me laver les mains, et hop, il avait disparut. A la prochaine réunion il va m’entendre, d’ailleurs débrouilles-toi comme tu veux, mais il faut que tu y sois aussi. Je vous contacterais tous à ce moment. Bref, ce n’est pas que je ne l’apprécie pas, mais mon petit doigt me dit que lui, n’aime pas les prostituées. J’ai peur d’avoir manqué de crédibilité à ses yeux, aussi la prochaine fois, je me montrerais bien plus claire et persuasive. Il est drogué comme tu dis, à partir de ce moment là, on peut très bien le faire plonger s’il le fallait. Après, peut être ne t’en ais tu pas rendu compte, mais on ne choisit pas ses visions. Certes tu as la chance qu’elles t’aident pour tes enquêtes, mais ce n’est pas le cas de tous. Rien ne dit qu’ile st au courant pour le recueil, rien ne dit que s’il avait la vision du recueil, il interprèterait correctement la signification. Il n’a pas l’air d’être très préoccupé par le Troisième Œil, crois moi… Il est drogué certes, mais sa conscience prime peut être sur d’autres choses, du moins peut on l’espérer. Bref, à surveiller Hinatéa. Je suis cependant sûre d’une chose: tôt ou tard, on finira par savoir ce qu’est réellement Cassandre. Il faut cependant repousser l’échéance, pour cela : n’en parler à personne, même si on pense que la dite personne est d’une confiance à toute épreuve. Il faudra gagner du temps, pour pouvoir s’organiser…»

Après quoi, elle jeta un coup d’œil à Wesley. Il n’avait pas l’air bien. Persuadée qu’il ne lui avait pas encore tout dit, elle ajouta cependant:

« Allez, on va y arriver!»

Elle parcourut ensuite les dossiers, à nouveau. Jusqu’à ce qu’elle tombe sur le sien. Elle le sortit, et commença à le lire.

Citation :

Nom : Lusiana
Prénom : Calypso
Age : 32 ans
Profession : prostituée, maquerelle

Probable caractéristique: Attirance.

Particularités : elle côtoie le Lieutenant de police Wesley Martigan.
…

Plus effroyable, elle lut alors:

Citation :

Née hors Gallisco, sa mère l’a vendue à Silvano Valurcci. Il s’est chargé de la dépuceler, de lui apprendre les ficelles de son métier avant de la mettre sur les trottoirs de Gallisco alors qu’elle avait 15 ans…

Et cela continuait ainsi. Caly du faire beaucoup d’efforts pour ne pas devenir livide. Elle demanda ensuite à Wesley.

« Simple curiosité de ma part, as-tu lu mon dossier ? »

Des bouts de verres incrustés dans la peau… ça piquait. Mais les paroles de Wesley, elles, brisaient, poignardaient, déchiraient. Ces paroles assassines étaient-elles pourvues de sens? Calypso ne voulait pas savoir. Wesley, avait dit, des ses premières paroles, les pires choses qui pouvaient être dites. Le reste, était presque insignifiant à côté de ça. A ce moment là, elle s’était d’ailleurs demandé ce qui l’avait empêché d’en finir. Cet être tellement aimé et chéri venait de la réduire à l’état de chienne. Et pour cela, elle avait envie de mourir. Mais elle était fière et puis…

Et puis, sans crier gare les mots prononcer plus tôt par Avatar dans l’après midi ressurgirent en elle. Elle devait faire honneur à ce qu’il avait dit, et elle ne voulait pas que la seule personne à bénéficier de la vérité du jeune homme en finisse au lieu l’appliquer. Sans qu’il le sache, le politicien incorruptible venait de d’aider Calypso à se raccrocher à son fil de vie, et même bien plus que ça : à retrouver sa fierté et sa dignité, alors qu’elle était insultée. Les larmes s’arrêtèrent de couler, les sanglots et les gémissements s’estompèrent. Calypso finalement, se redressa et toisa d’un regard fusillant Wesley. C’était la première fois mais aussi la dernière qu’il lui parlait de la sorte. De toute façon, aussi douloureux que cela pouvait être, elle se disait que jamais plus elle ne voulait l’avoir en face d’elle, sauf lors de réunions de la confrérie, si monsieur daignait y participer.

Certes, Calypso ne connaissait pas Haven Valentine. Certes, il était fort probable qu’elle soit autre chose –en pire ou en meilleur- que ce qu’elle laissait paraître. Mais Calypso était si triste, si blessée que cela aussi, elle n’en n’avait que faire. Et puis, même si à ce moment là elle refusait de se l’avouer, quelque chose l’inquiétait. Cette loque en face de lui, était accro. Tel un drogué, cette Haven semblait représenter tout pour lui, à cause d’un simple baiser. Mais pauvre Wesley, les prostituées aussi peuvent donner l’illusion d’aimer…
De plus, à croire ses dires, il n’avait eu d’elle qu’un dossier, et un baiser volé. Etait-ce tout? Si tel était le cas, pour Irina aussi, le cas Martigan avait du être un jeu d’enfant.

Pour finir son joli numéro, Wesley parla de l’œil, puis fit autre chose qu’il n’aurait jamais du faire. Si au départ la belle avait émit un petit cri de surprise, puis de désespoir en voyant l’arme se diriger vers la tempe de l’homme, par la suite elle lança un regard noir, à Martigan. On aurait presque put la comparer à une panthère noire prête à se jeter sur sa proie. En effet, Calypso avait comme une envie de lui briser le cou. Visiblement le message n’était pas passé.

Elle bondit finalement, tel un chat, mais ce ne fut pas pour s’en prendre à lui, physiquement parlant. Elle s’interposa entre lui et la porte. Ce n’était pas encore finit.

« Tu t’attendais à ce que je te laisse partir après ce que tu m’as dit, et ce que tu as fait? Désolée mais tu n’es plus considéré comme un petit prince ici. »

La voix douce, claire et suave de Calypso s’en était allée. A la place, un ton brut, à la fois triste et plein de rancœur et de colère.

« Non Martigan, tu vas m’écouter, et me fixer droit dans les yeux.
J’ai peut être brulé es dossiers, mais moi, je ne t’avais rien demandé. Peut être t’aurais-je remercié, mais après tout ce que tu viens de dire, n’attends plus aucun merci de ma part.
Ainsi tu m’as menti. Le voilà le vrai Martigan. Le gentil petit flic disparut, et tout ça parce qu’on parle de qui ? D’une jeune femme dont il a lu le dossier sans accord préalable de celle-ci. Oh, je me fiche éperdument du fait que tu te sois excusé ou non, à la base c’est simple: tu t’es permis de regarder quelque chose qu’elle ne voulait pas forcément montrer. Comment peux-tu affirmer qu’Irina ne t’as jamais aimé? Certes, ce qu’elle t’a fait est incroyablement méchant, maintenant je me rends compte que d’un certain côté vous faisiez bien la paire. Certes, elle t’a dit qu’elle ne t’aimait, vous en venez presqu’aux mains dès que vous vous voyez, mais crois-tu que quelqu’un qui se fout de l’autre réagit avec tant de haine? Ce qu’elle à un jouer réellement éprouvé pour toi, tu ne le sauras jamais. La psychologie humaine est parfois faite de paradoxes tu dois bien le savoir, toi qu’est flic.

Mais qu’importe Haven, qu’importe Irina. Tu ne comprends pas que ce n’était ni l’une ni l’autre que je visais? Haven Valentine, c’était plus un détonateur qu’autre chose, et toi tu as réagit au quart de tour rien qu’en m’entendant dire des choses mauvaises sur elle. Peux-tu me rappeler ce que tu sais d’elle? Ah oui, le goût de ses lèvres, et son dossier. Crois-tu que c’est assez pour connaître quelqu’un? C’est presque une insulte à sa personne.

Mais qu’importe, toi, tu t’es bien dissimulé derrière le fait que j’ai évoqué son nom durant deux minutes pour m’en faire tout un plat. Et puis là, avec son flingue et tes grands airs, tu me fais toute une scène comme quoi tu n’a jamais rien choisit. Wesley, pauvre ignorant, tu n’as jamais lu une Bible, ni tout autre livre religieux. Tu ne t’es jamais intéressé à ce qui pouvait se passer ailleurs, et là tu me prends pour une conne à me dire que nous ne choisissons pas notre destin. Et je te l’ais dit, le Troisième Œil est bien plus complexe. Mais je n’ai pas envie de parler plus en profondeur de ça avec toi, dommage ça aurait fait un bon débat. Mais prétendre que le ce n’est pas toi qui décide de ta vie, c’est une bonne manière de ne pas se remettre en cause hein? Car depuis tout à l’heure, tu m’enfonces la tête sous l’eau, mais pas une seule fois tu t’es posé la question sur toi-même. « Oh, j’ai tellement souffert pour ces dossier ! », « Oh j’ai passé toute une journée à poser des questions !», « Oh, Irina m’a fait tellement souffrir ! », « Oh mon amie n’est en réalité pas ce qu’elle était ! » Moi, moi, moi, moi. Tu ne sais faire que ça! Wesley, tu es un égoïste, ni plus, ni moins! Et tu ne réfléchis qu’après aux conséquences de tes actes, quand le mal est fait. J’ai brûlé tes dossiers, mais toi tu m’as brisé le cœur, et tu viens de m’enlever le soupçon de dignité qu’il me restait. Ainsi c’est ça que tu pensais de moi? Une pute qui s’est reconvertie en proxénète, cette voie est facile! De temps en temps, elle va se faire sauter par une poignée de cons, histoire de ne pas trop se démarquer de ses catins. Pour ta gouverne Wesley, ben on me vomit, on me pisse dessus! Et on me fouette également! Ah tu te plaignais que je ne prenais pas les perches que tu me tendais, et bien maintenant c’est fait! Seulement tu vois, il y a certaines choses que je ne voulais pas dire, parce que je savais que ça te ferais du mal, et tout ça parce que je…»

*non, il ne faut pas que tu lui dises tes sentiments, il te rirait au nez. Regarde, il vient de t’insulter, alors se moquer de toi, ça doit être un jeu d’enfants…*

« Et toi, tu me traite de la sorte ? Que crois-tu ? Qu’on rentre et qu’on sort du milieu de la pègre comme dans un moulin? Et toi tu oses me dire que je fais semblant d’être une pauvre pute martyrisée? Mais alors qu’est-ce que tu foutais pendant ce temps ici hein? Si tu pensais ça pourquoi es-tu venu? Par intérêt hein ? Ca faisait toujours une informatrice en plus.»

Sa main ensanglantée, finalement appuya sur la poignée.

« Les murs ont des oreilles Wesley, modères ton langage à propos de moi. Tu m’as insulté une fois, mais pas deux. »

Etait-ce comme ça que cela devait se finir ? Sur cette femme détruite, ouvrant la porte, laissant apparaître trois baraques ? Les murs sont certes insonorisés, mais certains ici on la caractéristique Silence, pour la sécurité de Madame. On lui demanda enfin si elle allait bien, voyant la main pleine de sang, et son maquillage noir qui coulait. Un faible sourire puis elle disparu…


>>>Pêché Originel: "Requiem pour coeur brisé"