Poussons la chansonette...

Une matinée un peu moins pire que les autres filait au-dessus des toits, et Requiem, pour une fois plutôt clean, musardait dans la brise comme un lézard au soleil, laissant son mégot se consumer au coin de sa bouche, une bouteille de rouge bien entamée à portée de main. Le dos calé contre un mur, les pieds étendus devant lui jusqu'au bord du quai, il regardait passer les nuages au-dessus des entrepôts et des docks.

Pour une fois, tout était tranquille. Dans sa tête, dans ses veines, sa piqûre matinale passée, un brin de toilette à une fontaine, son lourd manteau miteux replié sous lui pour profiter de la douceur du jour.

Une belle journée, oui.

Il avait pour une fois ôté son habituel bonnet crasseux, et laissait ses cheveux divaguer sur ses épaules, tandis que Candy explorait le pavé à ses pieds.

Les yeux clos, son maître profitait simplement du calme, d'un peu de paix dans une vie pas rigolote, entre deux shoots et trois combines pour se procurer sa came quotidienne.

Le clodo se redressa un moment et contempla ses longues mains aux doigts abîmés qui sortaient de ses mitaines usées.
D'un geste approximatif, il attrappa sa guitare, gratta les cordes d'un air pensif, et se mit à jouer un peu au hasard, tirant de son vieil instrument des sons qu'il ne pensait jamais y avoir mit.

Et puis au milieu des accordages, des notes bizarres et des pincements de cordes, une mélodie prit forme peu à peu, toujours la même ritournelle, comme une habitude, un tic dont il ne parvenait pas à se débarrasser.

-I am going, I am going
Any which way the wind may be blowin'
Where the streams of whiskey are flowin''..

Eve tourna au coin de la ruelle miteuse du port avant de s'étirée de tout son long. La nuit avait été longue pour la jeune informaicienne révolutionnaire qui n'avait pas eu d'autre choix que de rester deavnt ces écrans pour viré un virus de systhéme alors qu'un idiot avait cru que toute l'installation était un jouet.

L'informaticienne passa une main dans ces cheveux tout en marchent alors que ces mitaines commencaient à faire leur temps. Pareil que son jean et son manteau qui était user si bien que certain morceau de tissu risquer de rompre à tout moment.
La jeune femme mis les mains dans ces poches avant d'arriver dans une ruelle ou peut être elle trouverai un coin pour dormir un peu. Oui dormir un peu voilà ce qu'elle voulait...
Au détour d'un muret son oreille capta un air de guitare suivit de quelques paroles. Elle ce gratta la tête une nouvelle fois pour voir ce qui ressemblait à Requiem avec sa guitare.
Les deux personnes avaient beau être revolutionnaire autant l'un que l'autre; parler ensemble ces derniers temps n'avait jamais été de leur programme: faute de temps et trop de travail chaqu'un de leur côté respectif.

Eve ce glissa prés de Requiem sur une marche d'entrée de maison et laissa sa tête aller en arriére sur le béton froid, mettent son manteau un peu sur elle. Laissent les notes de Requiem la bercer doucement bien qu'a présent fermer l'oeil pour elle était chose impossible, Eve laissa son regard ce perdre dans les pavés de la ruelle, tout en craquent une allumette qu'elle ce servit pour allumer une de ces cigarrettes roulées qu'elle venait de tiré de son paquet.

Requiem ne prêta même pas attention à la fille pas loin. De toute façon, il ne faisait pas attention à grand chose, à cet instant.
Ce qui, dans un coin pareil, était quelque peu suicidaire, mais mêmes les paranoïaques psychotiques comme lui ont besoin d'un peu de repos, parfois...

Il continua à gratter les cordes de sa vieile guimbarde, les yeux à moitié fermés, poussant le plus loin possible sa résistance à l'envie dévorante de s'en griller une.

Quelques minutes s'écoulèrent avant que sa chanson ne se perde dans un infime gargouillement, une fausse note et une corde qui émit un poing disgracieux.

Requiem n'y prêta pas attention, fouillant ses poches pour trouver son paquet. De toute façon, il n'y avait pas grand monde, à cette heure, pour prêter l'oreille aux divagation du clochard. Les quais grouillaient de monde, de marins en goguette, de marchands, de passants affairés, de gens louches et de la faune variée et cosmopolite qu'on trouvait à la fois dans les ports du monde entier et dans tous les quartiers miteux des villes.

Personne pour l'écouter, donc, sauf peut être la fille pas loin... Mais Requiem l'avait déjà oubliée, son organisme ravagé par la dope ne se manifestant que pour avoir sa dose de nicotine.