Au Conservatoire: discussion entre amis

La machine à café, l'endroit de pause par excellence au sein du Conservatoire. Après une journée de travail, à voir défiler les différents élèves dont j'avais la charge, je commençais comme d'habitude à fatiguer. Non pas que son travail me lassait, c'était à vrai dire tout le contraire, mais mes journées de jeune professeur étaient pour le moins chargées, surtout depuis que j'avais gagnée l'estime de la quasi totalité des instrumentistes prenant des cours dans cet établissement.
Mon secret ? Tout simplement la passion, une bonne humeur, et le respect de mes élèves. La pluspart des professeurs, à de rares exceptions près, étaient d'une arrogance pour le moins monstrueuse. Moi, avec ma jeunesse et ma façon d'enseigner, j'étais donc comme une vague révolutionnaire déferlant dans cet établissement depuis maintenant une année au grand dam de mes collègues qui ne me portaient pas dans leurs coeurs.
Appuyée contre le mur, mon café encore fumant dans la main, je bois à lentes gorgées tout en fermant les yeux. Encore une heure et j'en aurais terminée pour aujourd'hui, mais ce que je ne savais pas, c'est que les dernières minutes de ma pause seraient tout sauf reposantes.

Tiens Cassandra, quelle bonne surprise !

Cette voix, prononçant des paroles teintées d'une ironie à peine voilée, c'était celle du professeur Augustus Reichmann. Je lève lassivement la tête en direction de cet allemand d'une cinquantaine d'années, et avec une moustache...immensse. Mais à vrai dire, cet homme était surtout celui qui se montrait le plus désagréable avec moi, n'arrivant sans doute pas à se faire à l'idée qu'une jeune femme puisse être sa collègue. Jeune c'est déjà un défaut à ses yeux, mais en plus femme à un poste aussi convoité que celui de professeur au Conservatoire, celà devait être intolérable pour cet homme conservateur au possible.

Monsieur Reichmann, vous pouvez me rappeller le nom du cochon que nous avons élevés ensemble ?

En voyant son expression interrogative, je comprend qu'il ne voit pas tout de suite où je veux en venir, alors après un moment à le laisser réfléchir, j'éclaire sa lanterne.

C'est bien ce que je pensais, nous ne sommes pas amis et encore moins proches. Je vous demmanderais donc de m'appeller "Mademoiselle Taylor", je ne sais pas où vous avez pris cette idée d'user de mon prénom, mais je vous demmanderais de cesser.
Mis à part ça, que me vaut l'honneur de cette conversation ?

Et voilà, c'est peut-être ça aussi qu'il n'aime pas chez moi, mon sens de la répartie. Je vois à son visage qu'il est contrarié, mais malgré ma petite victoire, je reste sur mes gardes car je doute qu'il m'aie interpellée de la sorte pour rien. Qu'est-ce qu'il me veut l'allemand de service ? Encore des réflexions concernant mon âge ? J'en ais tellement l'habitude que ça me fait marrer maintenant.

Oh rien de bien spécial mademoiselle Taylor, je tenais juste à vous dire que...vous pourriez nous quitter très prochainement...
Le Péché Originel vous dit quelque chose peut-être ? C'est là que vous travaillez occasionellement n'est-ce pas ?

Merde...je n'arrive pas à dissimuler ma surprise sur le coup. Oui, je connais très bien cet endroit car j'y travaille occasionellement, pour arrondir mes fins de mois. J'ai beau travailler beaucoup, mon salaire de jeune professeur ne me permet pas de subvenir entièrement à mes besoins, alors je me débrouille comme je peux. Mais là se pose un problème...en effet il sait tout comme moi que le Conservatoire à sa réputation à garder, et le directeur n'hésitera pas à me virer si il apprend celà.
Toutefois, je reprend mon calme, et je me prépare à contre-attaquer. Il le faut, j'ai besoin de ce boulot, et il vient de faire une grossière erreur.

Oh je vois...laissez moi deviner, vous allez vous empresser de dévoiler au boss ce que je fais pour me permettre de survivre ? Allez Reichmann, je n'essayerais même pas de nier, mais entre nous...si je plonge, vous me suivrez.
Je me doutais que vous essayeriez peut-être de me faire un coup dans le genre, aussi me suis-je permise alors que vous étiez de "visite" de prendre quelques clichés. Des positions particulièrement accrobatiques...mais je doute que votre femme et le directeur apprécient.

Un nouveau moment de silence, mais je souris en le voyant à nouveau hésiter. Je ne bluffe pas, c'est sans doute ça le pire, je n'en suis pas particulièrement fière mais comme le prouve cette conversation c'était nécéssaire. Finalement, nous convenons d'une sorte d'accord: le silence de chacun concernant l'autre.
Je rejoins ma propre salle de cours, et devant la porte attend mon dernier élève de la journée avec son violon. Malgré ma fatigue et mon trouble, je l'acceuille avec sourire et bonne humeur comme tous les autres. Il s'agit d'un jeune débutant, mais qui semble se "décoincer" au fur et à mesure des leçons. Je passe ainsi une dernière heure, à dispenser mon savoir avec bien plus d'aisance qu'au début, puis finalement ma journée se termine. Je ne quitte pourtant pas la salle, et je m'attarde au niveau du piano qui se trouve au centre de "mon antre". Cette impression...mes doigts semblent me bruler, attirés comme des aimants par les touches de cet instrument noble.
Je m'assiet, et finalement, je commence à jouer. Une simple imrovisation, sans partitions ni rien, je me laisse aller à mon instinct et je ferme les yeux, guidée uniquement par mon envie du moment: jouer.

Le petit reveil posé sur la table de nuit elle aussi petite à coté du lit de Wheezy, grand cette fois, affichait 14h59. Wheezy est encore au lit en train de dormir profondement, ou presque. Une heure tardive pour encore dormir, mais pas tellement lorsque l'on travail de nuit et que ces "nuits" se termine entre cinq et six heures du matin. L'appart est totalement silencieux, on entend même à peine la respiration du jeune noir encore endormie. L'appart d'une taille au dessus de la moyenne est plutôt simpliste, rien d'extravaguant dedans. La cuisine est à l'américaine, propre et rangé. Le salon est bien meublé, entre écran plat, imposant canapé et sièges, bibliothèque ou encore un large bureau ou trône dessus un ordinateur qui ferait des envies.

Le jeune patron se permet quelques petites folies lorsque son compte en banque le lui permet. Sur la table basse, traine un carton de pizza, une fois de plus Wheezy a mangé tout seul hier soir. Dans la chambre sous le reveil matin est posé l'objet le plus important de Wheezy...sa bible qui n'est pas dans un très bon état. Une armoire est ouverte et on peut allez admirer la collection de fringues bien garnie du jeune homme.

Quinze heures s'afficha alors sur le cadran du reveil, en même temps la musique démarra. Le disque qui venait de se mettre en route était surement son préféré, un disque de rap. La personne qui chantait se trouvait être un ancien pote à Wheezy du temps ou il vivait toujours à Brooklyne.

Quinze heure et une minute, Wheezy s'étira longuement avant de relever le buste. Un baillement à s'en décrocher la machoire et le voilà déjà sur le bord de son lit en train de s'allumer sa première cigarette de la journée, enfin si on par du faite que cest journée commence a quinze heure et qu'elle termine à six heures.

Durant l'heure qui suivit, Wheezy croqua un petit bout, se doucha et s'habilla avant de se posé quelques minutes devant son ordinateur pour consulter ses mails. Parfait tout les fournisseurs avaient répondue présent, aucune solution de secour n'était à chercher, pas comme le jours de la soirée spéciale pensa alors Wheezy. Toujours installer sur son confortable fauteil de bureau, le jeune homme musculeux se demandait bien ce qu'il allait pouvoir faire aujourd'hui. Etant en jour de repos, il allait pouvoir profiter un peu de la soirée, mais bon fallait il qu'il trouve quelques choses à faire.

L'Apo n'avait rien de prévue donc pas de déplacement à faire au Shadow, aucun achat en particulier à faire. Une idée lui vint alors, cela faisait quelques long jours à son gout qu'il n'avait pas vu la charmante Cassandra, une de ses seule amie. Oui mais à cette heure-ci elle devait travailler, elle devait finir aux alentours de dix-huit heures. Ne se laissant pas "abattre", Wheezy continua dans son idée, il irait la voir, il en profiterais pour faire un petit tour en ville avant de filer à l'université.

Parfait, il avait décidé ce qu'il allait faire de ses fesses. Avant d'y aller, il passa un rapide coup de ménage dans sa maison. Ce ne fut pas long, le faisant régulièrement, il ne passait pas des heures à le faire une fois par mois. Il s'installa alors dans sa chambre et durant cinq bonne minutes il exécuta ses prières. La religion prenait une place plus qu'importante même si rien n'y parraissait, en même temps il n'avait pas trop intérêt a ce que les autoritées le savent, mais son statut de dirigeant de l'Apo lui octroyait quelques "sécurité". Les cinq minutes terminées, il rangea cette fois sa bible dans un endroit bien caché et bien protégé.

Une heures plus tard, Wheezy était dans sa voiture, il roulait dans les rues d'Armago. Il sortait tout juste d'une petite sandwicherie. Il avait engloutit son acaht en quelques bouchée la faim s'était réveiller rapidement. Il s'arrêta quelques rues plus loin devant un discaire, il connaissait bien le vendeur qui lui aussi venait d'un ghetto, de fil en aiguille les deux hommes avaient un peu liée la sympathie et Wheezy lui rendait visite une fois toute les deux semaines.

Son arret ne dura pas très longtemps, une demi-heures à tout casser, il en avait profité pour s'acheter un cd. Dix-hui heures moins le quart approchait, il pouvait à présent aller à l'université rendre visite à sa précieuse Cassandra.

Une fois aux alentour de l'école, il se gara et vit simplement un petit détour pour prendre un café pour sa collègue. Elle devait en avoir besoin, d'après ce qu'elle lui racontait ses collègues n'étaient pas des plus gentils. D'ailleur fallait peut être qu'il aille y mettre les points sur les "i".

Une fois les deux café prit il entra dans le luxueux batiments, comme à l'habitude les "gardes" le dévisageaient, fallait dire que son look et sa couleur de peau faisait quelques peu tache ici, mais bon, il leur lança un bon regard de vénère et les deux chiens de garde baissèrent les yeux et s'occupèrent d'autre chose.

Dans les couloirs il croisa un prof, sans même s'arrêter il prononça quelques mot rapidement.

"Mme Taylor n'a plus intérêt à être emmerder, sinon je serais obliger de passer à autre chose que les paroles.....fait passer le message"

Le prof qui devait avoir une bonne cinquantaine d'année paraissait effrayé pour le plus grand bonheur de Wheezy qui n'écouta même pas ce que le vieux personnage baffouillait comme réponse.

Une douce musique se faisait entendre d'une salle toute proche, cette musique, cette habilité il l'aurait reconnue parmis tant d'autre. Cassandra était au piano. Appuyé contre le montant de la porte, Wheezy la regardait alors joué et étaiot presque bercé par cette musique si mélodieuse. Après qelques instants il fit signe de sa présence en prenant la parole, d'un ton de voix vraiment très chaleureux qui était exclusivement réservé à Cassandra.

"Toujours aussi magnifique ta musique et puis toi aussi...."

Il s'approcha d'elle alors, un large sourire sur le visage et les bras s'écartant alors pour l'enlacer affectueusement.


[désolé pour les fautes, j'ai plus de correcteur et sa me soule de le ré-installer juste pour quelques jours...]

La mélodie me bercait à la manière d'un enfant en train de s'endormir, pourtant c'était bel et bien moi qui jouait ces notes sur le piano. Je le faisais les yeux fermés, l'esprit dans un état de semi-conscience, je laissais mon instinct guider mes doigts sur les touches blanches et noires. Pas de partitions, ni même de contact visuel, beaucoup se demmandaient comment je pouvais être capable d'un tel prodige, mais moi même je n'avais pas la réponse à cette question.
Intérieurement, je m'immaginais en train de valser avec douceur sur le rythme de la mélodie improvisée. Un sourire illumine mon visage, je me sens à nouveau sereine après une journée pour le moins éprouvante, et il n'y a que la musique qui me permet d'atteindre un tel état de pleinitude. Doucement, j'entame la fin, la mélodie ralentit progressivement, jusqu'à ce que les dernières notes s'échappent de l'instrument.
J'ouvre à nouveau les yeux, et je laisse échapper un soupir de contentement...lorsque j'entends une voix agréablement familière émmerger à côté de moi. Je tourne ma tête dans cette direction, et je vois bel et bien celui que je m'attendais à voir un jour ou l'autre: Wheezy. Celà faisait en effet plusieurs jours qu'on ne s'était plus vus tous les deux pour des raisons d'emplois du temps chargés.

Tiens voilà mon patron qui me rend une petite visite, ça faisait longtemps.

Je bondis littéralement du siège pour venir me blottir dans les bras de mon "grand frère" et déposer deux bises sur chacunes de ses joues, même si pour le faire je dois quand même me mettre sur la pointe des pieds. Je retrouve là le comportement d'une adolescente, ce que je suis au fond.
Le "grand frère", il y a des fois où je m'étonne moi même que lui et moi nous soyons si proches alors que nous ne nous connaissons que depuis un an. A vrai dire, il m'arrive parfois de le soupçonner de vouloir être plus qu'un très bon ami pour moi, comme c'est le cas maintenant avec quelques mots qui lui échappent de temps en temps. Je ne sais pas trop quoi en penser, mais la pluspart du temps je met ça sur le dos de ma légère tendance paranoïaque.
C'est avec un sourire et une attitude revigorée que je l'acceuille, l'un de ceux que je considère vraiment comme l'un de mes proches, et ils sont rares.

Dis moi, comment tu as fait pour rentrer ? Déjà que moi je fais "tâche" ça n'a pas dû être facile...

Là je me pose quand même quelques questions. Non pas que je l'accuse de quoi que ce soit, mais à vrai dire en observant la grande majorité des employés et des élèves de ce secteur, on peut malheureusement se rendre compte que le métissage ethnique est loin d'être une réalité. Les personnes dites "de couleur" sont ici presque aussi rares que l'air pur à Gallisco, ce qui donne une assez bonne idée de la chose. Celà me répugne au plus haut point, mais à vrai dire ma position ne me permet pas de changer quoi que ce soit à cette tradition. Et en connaissant le caractère des gardiens de l'entrée...j'en suis presque à me demmander si il n'aurait pas à tout hasard forcé l'entrée...Wheezy...dis moi que t'a pas fait ça sinon je suis dans une merde phénoménale !