Nom : Cort
Prénom : Chase
Sexe : Féminin
Age : 17 ans
Etat : Orpheline
Date de Naissance : 27 juillet 2753
Thème :Caractéristique :Tisseuse de Rêve
La personne portant le gêne ne peut pas rêver par elle-même. Obligée de nager au milieu des rêves des autres, obligée de subir l’imagination des inconnus, elle peut apparaître sous différentes formes, ainsi que modifier le rêve de son hôte. Mais ces expéditions forcées ont un prix à payer ainsi qu’un avantage certain :
- Le prix, c’est la vie : Elle risque autant sa vie dans les rêves que dans la réalité. La différence est que dans les rêves, tout peut arriver. Elle peut facilement se faire blessée si elle ne fait pas attention. Et suivant cette ligne logique, il lui est incapable de se reposer dans un environnement hostile. Car se reposer signifie rendre à son hôte tout contrôle sur le rêve. Les blessures alors reçues marquent son corps comme si cela s’était déroulé dans la réalité.
- Les avantages, seraient le contrôle et la source d’information : Capable de contrôler des évènements au sein de l’inconscient de son hôte, il lui serait ainsi possible de faire « apparaître » des informations. Celles-ci toutefois restreintes et protégées par le rêve du client.
Groupe : Âme de GalliscoPlace au sein du groupe : Informatrice
Statut : Serveuse / Guitariste / Chanteuse
Particularité : Dans l’Armansva, on connaît « Cort » comme une chanteuse et une guitariste plutôt appréciée. De service au « Parabellum », elle passe la moitié de son temps à servir les clients et l’autre à les divertir. On peut l’y trouver tôt le matin à nettoyer la salle jusque tard le soir à servir alcools et autres boissons aux clients.
Description physique : Ce qui choque le plus, chez elle, c’est son look. Toujours trash, toujours provocante, la jeune fille aime porter autant le noir que les couleurs vives, alliant souvent les deux dans un duo punk / rock. Son style particulier attire d’ailleurs assez souvent les foudres des personnes qui se disent « normales ». Mais derrière le maquillage, les bijoux et les vêtements se cache une jeune fille à la chevelure dorée, aux yeux bleu-gris et au sourire coquin. Elle a la peau très pâle et un visage d’ange. On la prend souvent pour une jeune fille innocente qui a tout simplement souffert des aléas de la vie comme tout un chacun sur cet archipel de m*****…
Mais lorsqu’on y regarde d’un peu plus près, on peut remarquer sous le maquillage, des cernes qui creusent ses beaux yeux. Sa mine toujours réjouie cache une certaine fatigue constante chez cette belle petite peste rebelle …
Côté musculature, tour de taille et de poitrine, Chase ne porte pas un nom de mec pour rien. Elle est assez plate à première vue, mais c’est ce que veulent faire croire ses vêtements. Les quelques formes qu’elle a prises à l’adolescence, elle préfère les cacher. De cette façon, elle est moins attirante. Car une fille attirante errant dans un quartier tel que l’Armansva … C’est dangereux … Il vous faut un dessin ?
Surtout qu’elle n’est pas très forte, en terme de corps à corps. Elle sait se défendre, comme toute orpheline qui a vécu dans un quartier pareil et qui a appris à y vivre… Mais son corps n’a jamais été fait pour la bagarre. Elle est mince et de taille moyenne, banale quoi…
Description psychologique :Chase Cort est une vraie petite peste ambulante. Un caractère de chien derrière une tête d’ange… Souvent sur les nerfs, elle peut s’emporter pour un rien comme être très gentille dans la seconde suivante. Elle est capricieuse et jalouse, enviant la vie des autres en sachant très bien qu’elle ne peut que l’observer de loin et se l’imaginer lorsque ses pensées sont encore à elle seule.
On peut associer cet état émotionnel à son manque de sommeil, mais surtout à la malédiction que le gène Exsecratio a fait naître dans son corps : elle déteste dormir et évite de sombrer dans les bras de cet enfoiré de Morphée lorsqu’elle peut s’en passer. Ce qui explique également ses cernes est dû au fait que, chaque fois qu’elle dort, elle est obligée de se plonger dans les rêves d’un autre, créé par un autre, depuis l’inconscient d’un autre. Et, croyez-le ou non, ce chaos n’est en rien reposant, malheureusement pour elle.
Chase Cort vit seule, insolente et solitaire. Orpheline depuis l’âge de sept ans, elle a été sauvée des noirceurs de l’Armansva par la musique et le « Parabellum ».
Depuis l’âge de quinze ans, elle est liée, bon gré mal gré, à l’Âme de Gallisco. La jeune fille reste toutefois le plus loin possible de l’organisation gouvernementale et évite d’ébruiter cette affiliation.
Histoire :Chapitre 1 : Sur un accord de guitare
C’était la première fois que je tenais une guitare dans mes mains. C’était la première fois… d’aussi loin que je me souvienne. Pourtant, cette sensation me semblait familière. Je restais interdite quelques secondes à fixer l’instrument, en me demandant d’où me venait cette impression de déjà vu et de connu. J’étais presque persuadée que je pouvais en jouer… Et ce fut le cas. Avec une lenteur qui ne m’était pas caractéristique, je plaçais correctement mes doigts sur les premiers accords d’une chanson que je ne connaissais plus…
Premiers accords qui résonnent dans la salle enfumée. Dehors, c’est la nuit. Dedans, c’est la fête. Drogue, alcool, nicotine… Il y a de tout. Et moi ? J’ai quatorze ans. Quatorze est un mot horrible, un âge horrible aussi. Pas encore vraiment adolescente, mais plus une enfant. Encore trop jeune pour être prise au sérieux. Et pourtant, je suis là, orpheline et sans abris, avec une bande de potes dans un entrepôt désaffecté que nous avons décoré à notre « mode ». Vol, drogues, survie… C’est là notre quotidien. Et ce soir, Alvin a ramené une guitare. Personne ne sait où il l’a trouvée et aucun d’entre nous n’ose avouer qu’il est capable d’en jouer. Même pas moi, et pourtant voilà que mes doigts jouent un ou deux accords plutôt correctement.
On se retourne vers moi, certains regards trop embués d’illusions pour être sûrs de ce qu’ils voient réellement entre moi et un éléphant rose.
« Chase, tu sais jouer de ça ? »J’hausse les épaules tandis que dans ma tête, j’essaye de me rappeler d’où j’ai déjà entendu cette chanson… D’où j’ai bien pu apprendre ces accords… D’où je connais tout ce vocabulaire… D’où me vient ce souvenir de deux bras doux m’enserrant sur cette même musique, me berçant avec la douceur d’une…
… mère…
Je ferme les yeux. Mais je n’aurais pas le courage de continuer l’essai ce soir. Les vapeurs de la fête m’enivreront jusqu’à la fin de la soirée… Et me revoilà qui plonge dans un rêve qui n’est pas le mien…
~ Rêve ~
I lock the door and lock my head
And dream of butterflies instead
The beauty of their colored wings
The trees, the grass and pretty things
Imagination fills the void of my existence
Daddy says "I love you girl, it's not your fault
Your mom and me don't get along"
I know he's lying, I know there's no such thing as
Inexplicable I hear, forget, this world in bed
And suddenly the sun comes up
That's when my pets all come alive
They cheer me up and tell me
Everything's alright
Stuffed animals are always right
My favorite song, my favorite show
I wonder if they even know
Or if they care or if they even notice
I am standing there
I want my pets to come alive
And cheer me up and tell me
Everything's alright
Stuffed animals are always right
Everything's alright
Stuffed animals are always right
Alright...
My eyes all red, the baby's wet
And someone has to get that phone
I want my pets to come alive and
Cheer me up and tell me
Alright...
I lock the door and lock my head
And dream of butterflies instead
Cette chanson qui me revient en tête alors que j’ouvre mes yeux fatigués dans un monde… bleu. Du bleu… partout… La couleur préférée de maman, c’était le bleu… Mais maman est morte quatre années plus tôt. Ce ne peut donc pas être le rêve de maman. Cette chanson – peut-être connue – et la couleur bleue associés doivent certainement se retrouver dans l’esprit de quelqu’un d’autre. Voilà pourquoi je me retrouve là… En associant les souvenirs que j’ai de ma mère, j’ai trouvé un rêve qui aurait pu être le sien, mais qui toutefois ne l’est pas.
Je m’assieds sur l’herbe bleue… Mes doigts frôleront cette surface douce et lisse. Etrange. Mais cela fait quelques temps que je ne m’en soucie plus. J’en ai vu tellement que cela me touche à peine à présent. Me faire attaquer par un monstre des mers en plein air ? Et alors ? Vous ne trouvez pas ça normal, vous ? … C’est que vous ne vous souvenez pas de vos propres cauchemars…
Je m’allonge. Cette musique passe en boucle dans ma tête, me berçant. Et j’imagine presque les bras de ma mère autour de moi, m’enserrer avec amour. Son parfum venant titiller mes narines, j’ai l’impression de flotter, lavée de toute cette souillure de la vie que je mène à présent… maman… ô maman…
« Dors ma Chase… Je suis là, je veille sur toi… »
Maman ?!... J’ouvre faiblement un œil. Je suis blottie contre quelqu’un d’à la fois réel et irréel. Comme une image, comme un hologramme. Ses bras encerclent ma poitrine, doux et tendres. Et son souffle chatouille mon oreille… Sa voix… Celle de la chanson…
Et la voilà qui se met réellement à chanter…
« Maman… Tu es morte… » Que je murmure faiblement, n’arrivant plus à lutter contre le sommeil…
Elle ne me répondra pas…Chapitre 2 : Récit d’une orpheline
Je n’ai jamais réussi à retrouver ma mère dans mes rêves. J’ai classé cela comme « illusion suite à la dose de coke que m’avait filé James ». J’ignore où il va la chercher celle-là, mais elle n’est guère de qualité. Ca fait un mois que j’ai « hérité » de la guitare d’Alvin. Disons que je l’ai sauvée du feu. Le chauffage ne marche pas dans le bâtiment. Et il faut bien se réchauffer… mais j’ai empêché cet assassinat diabolique.
Cela fait donc un mois que je reste assise sur ma paillasse dans un coin de l’entrepôt à jouer de mes doigts sur les cordes, les yeux fatigués et l’humeur morose. Le soir, on sort de notre tanière pour aller arpenter la rue, domaine des « grands ». Lorsque l’on croise une bande, c’est la baston. Mais on fuit généralement. Certains dans l’Armansva n’hésitent pas à laisser des cadavres sur leur chemin et notre conception de la survie ne laisse pas de place pour la mort… pas encore.
Nous sommes cinq, en tout : James, un grand gamin de seize ans, taillé dans un bloc de marbre, assez mignon mais abruti par la drogue, toujours en manque. Alvin, voleur à la tire hors pair, grand baratineur. Elsa, une jeune blonde qui s’entiche de tout le monde, un peu naïve mais qui donne une touche d’humour au groupe et qui ramène un peu de nourriture de temps en temps. Kyle, qui est un peu la tête pensante du groupe, stratège hors pair pour ce qui est de l’infiltration ou de la fuite, et qui pensent souvent mieux que nous aux provisions, au chauffage et à notre protection. Et puis il y a moi, la cynique et emmerdeuse en herbe, qui est souvent là pour faire diversion pendant que les autres chapardent.
C’est notre façon de survivre à nous… en groupe. Et si personne n’est irremplaçable, nous ne nous laissons pas tomber pour autant. Pas vraiment amis, pas ennemis non plus. Enfin, voilà. Pas grand-chose à dire sur cela, si ce n’est que j’ai rencontré Kyle lorsque j’ai fugué de chez ma tante adoptive deux ou trois ans plus tôt. Je la haïssais, cette femme qui m’a recueillie à la mort de ma mère. Elle n’était ni sa sœur et je ne la connaissais pas comme l’une de ses amis proches. Mais un jour, elle était venue me chercher à l’école, en compagnie d’un policier pour m’annoncer que ma mère était morte dans un accident de voiture en allant au travail. Gamine de dix ans, j’avais demandé « Et elle revient quand ? » si innocemment que cela ne l’avait même pas déridé un peu. Le policier, lui, n’avait été là que pour donner de la crédibilité à l’histoire qu’elle me racontait.
Depuis ce jour, j’ai vécu dans son tout petit appartement. Deux mois après la « mort » de ma mère, nous étions tous malades de ce virus qui s’était répandu dans tout Gallisco. Et lorsque, enfin, nous fûmes soignées, c’était pour noter l’année 2760 comme une année maudite… Et toutes les suivantes également…
Ma tutrice avait reçu la malédiction du Silence. Elle entendait tout… Et pouvait se faufiler partout sans que je l’entende. Ce qui me tapait profondément sur les nerfs. Moi, cette année-là, fut la plus éprouvante pour ma santé mentale et physique : Je n’arrivais plus à dormir correctement. Je n’étais plus capable, en fermant les yeux, que de faire des sauts d’une heure ou deux dans les rêves des autres. A quoi cela me servait ? Je l’ignorais. Mais je ne rêvais plus. Mes doux songes s’étaient envolés, parasités par ceux du monde entier.
L’école ? Oubliée… je n’étais plus capable d’y aller. Je sortais dans la rue et arpentait le quartier moyen et bas tel un zombie en manque de quelque chose. Ce qui me valut bien vite la rencontre de voyous et celle de la drogue… Certaines de ces substances chimiques pouvaient me mettre dans un état tel que je ne rêvais pas… je ne dormais pas vraiment non plus… j’étais quelque part entre le sommeil et l’éveil… et mon corps et mon esprit se reposaient alors, d’une façon différente.
Mais en même temps, je passais de l’état de zombie au fantôme… Plus morte que vivante… Et lorsque je finissais par réellement m’endormir, j’allais visiter les rêves de cette qui était mon hôte commis d’office… Ce qui vint à instaurer une espèce de guerre entre la vielle femme et moi…
Lorsque j’eus douze ou treize ans, je décidais de réellement me barrer de cet appartement. J’avais rencontré Kyle, quelques jours plutôt, lors d’une de mes recherches de came. Et il m’avait convaincu de les rejoindre. J’avais donc fini d’emballer mes quelques effets personnels auxquels je tenais lorsqu’elle ouvrit ma porte à la volée en gueulant de foutre le camp de sa maison.
Ce que je fis sans demander mon reste.