Bliss Forest (Wesley =))

[<-- Bourse de Gallisco]

"Viens mon lapin !" hurla Jerry, assis au comptoir. Aujourd'hui, soirée spéciale. Personne ne savait pourquoi mais soirée spéciale. Un tas de monde, des amis à Jerry et les amis de ses amis, tous des clients ou des vendeurs, des drogués ou des salopards en tout genre jacassaient ici joyeusement entre les grammes de coke et les verres d'alcool. Certains disaient : "Il parait que Jerry est pédé ?", et en face un type, soit en costard soit en tee-shirt/jean, souvent armé d'une petite paille ou d'un verre répondait : "Non ?! T'étais pas encore au courant ah, ah !" Et d'un coup un mec de plus laisserait toujours trois mètres de sécurité entre Jerry et lui. Mais le truc c'est que Jerry s'en foutait. Tous ces drogués avaient besoin de lui, alors pédé ou pas aucune importance hé, hé. Le cul bien collé à sa chaise, il s'agitait sur la musique avec un verre d'eau en souriant comme un con. Des tas de gens, choqués par le contenu minable de son verre lui avaient demandé : "Bah merde, tu bois de l'eau maintenant ?" et Jerry, dansant toujours au rythme de la musique, avait du répéter une bonne dizaine de fois en hurlant parce que le son était trop fort : "Mais non, mais j'aime bien goûter ma marchandise tu comprends, alors j'me prépare comme il faut." Et la moitié des gens n'avaient pas entendu ce qu'il avait dit et s'étaient contenté d'hocher la tête en disant un "Aaaaah..." que Jerry n'avait certainement pas écouté.
Les haut-parleurs disaient : "je, je suis libertine"

Le bar était tellement délabré vu de l'extérieur, tellement perdu dans une ruelle dégueulasse que même les poulets n'entreraient jamais dans un truc pareil. Du moins c'est ce que Jerry pensait.
La pancarte disait : "The Wonderland" avec des petits arcs qui furent sûrement des arcs-en-ciel, mais maintenant qu'ils étaient tout marron/noir on pouvait en douter. Devant, aucun gros bonhomme en costard noir armé d'un fusil. Jerry disait tout le temps : "Vous êtes en sécurité les enfants." On n'entendait pas la musique de l'extérieur et la porte était fermée de l'intérieur. Pas grand chose quoi. Jerry ne prenait pas de précaution. Il changeait tout le temps d'endroit pour ce genre de petites fêtes, et il disait tout le temps : "Où qu'on soit, à Armansva nous sommes en sécurité. Les poulets ne viennent jamais directement dans la gueule du loup." Du coup personne ne prenait soin de s'armer, sauf ceux qui avaient l'habitude d'emmener leur joli desert eagle.50 partout avec eux. Ou leur joli couteau quelconque.

Quand Hinatéa avait débarqué chez Jerry, ce dernier lui avait dit : "En fait j'ai décidé de faire un p'tite fête ce soir, tu sais comme d'hab', et là tu pourras goûter à mon nouveau trésor." Hinatéa était resté sur le cul. Il avait dit très calmement : "J'ai planté Calypso à cause de toi, putain..." Il aurait très bien pu rester avec elle et il n'aurait pas passé pour un con, mais non. Là il allait traîner des heures à rien foutre chez lui. Du coup il s'était acheté un nouveau livre, un truc passionnant sur "les patates d'Amérique du nord" et avait fini par s'endormir dessus avant que le bruitage merdique de son portable lui indiquant un nouveau message ne vienne le réveiller. Un message de Jerry. Ca disait : "J'ai pas précisé où tu devais me retrouver." Ca indiquait le chemin à prendre et finissait par : "au wonderland chéri" .
Hinatéa se dirigea vers le comptoir, évitant à peine de marcher sur un type étalé parterre et dit : "Arrête de m'appeler "mon lapin"..." Jerry n'entendit pas aussi il cria : "Alors mon lapin tu penses quoi du Wonderland ?" Les habituels amis à Jerry. L'habituel mauvais goût de la déco. L'habituelle musique datant d'il y a des siècles. L'habituel délabrement. Hinatéa dit : "C'est quoi cette musique de merde ?"
Les haut-parleurs disaient : "perdue dans le vent je brûle et je m'enrhume"

Jerry criait : "Viens avec moi mon lapin." Renonçant à lui faire oublier ce ridicule "mon lapin", Hinatéa le suivit jusque dans un petit coin du bar avec des vieux canapés rouges et une table de verre toute crade au milieu. Jerry se mit bien évidemment à côté de "son lapin" et sur l'autre canapé se trouvait un couple, un type en costard rouge léopard et une fille en mini-jupe de cuir et débardeur vert. Les deux là, ils étaient déjà totalement défoncés dit Jerry. Il dit : "Mon lapin tu es un privilégié !". Il étala deux petits grammes de poudre blanche sur la table avant de dire : "Ca c'est de la putain d'coke mon biquet." Mon biquet ?! Hinatéa resta très calme malgré ça et se pencha sur la table. Jerry le stoppa dans son élan et dit : "Hey ! Attends-moi coco !" . Il dit : "Au fait c'est quoi cette histoire avec Calypso ? Je croyais que tu trouvais que les prostituées c'étaient que des pétasses insignifiantes ?" . Il dit : "Calypso elle dirige le Péché Originel c'est ça ?" Hinatéa répondit : "Laisse tomber." avant de se pencher à nouveau après avoir fait une belle petite barre de coke avec un vieux papier qui trainait dans la poche arrière du pantalon de Jerry. Il sniffa son gramme, sans paille, suivit de Jerry. Relevant la tête Jerry dit : "Wouuuuh putain !"
Deux minutes plus tard et les voilà en train de rire tous les deux comme des idiots. Jerry finit par monter sur la table pour danser.
La musique venait de changer et les haut-parleurs disaient : "You must be my Lucky Star"
Jerry se laissa tomber sur les canapés pour venir tripoter Hinatéa qui ne disait rien mais riait beaucoup. Il hurla : "Hey une bière tavernier !!" alors que sa main tentait de s'infiltrer dans le pantalon de l'adolescent. Il avait crié tellement fort que même avec la musique tout le bar l'avait entendu, et on lui ramena une bière. Jerry dit : "J'ai demandé un whisky ! Un whisky, c'est pas compliqué !" et la serveuse en petite tenue repartie, et tandis qu'elle était presque au comptoir Jerry avait crié : "Une bouteille ! Ramène une bouteille !" tout en déboutonnant la chemise à Hinatéa et balançant la bière parterre. Quand la bouteille arriva Jerry se leva pour la prendre et dit : "Mon canard je t'aime !" . Jerry dit : "Y'a de l'ambiance ce soir !" Et effectivement toute cette foule causait et dansait joyeusement comme des gamins. Des innocents gamins. Jerry, comment il était ? Maigre comme un clou, un peu comme Hina, blanc comme un cul, un peu comme Hina et avec une tête sympathique ainsi que des cheveux châtains toujours en bataille (pas comme Hina donc) . Jerry on ne pouvait que l'adorer. Il sauta sur Hinatéa, le fit tomber de son canapé et renversa la moitié de son whisky sur lui. Hina dit : "Hé doucement coco !" et Jerry qui n'écoutait pas, plutôt que d'enlever les derniers boutons de la chemise au jeune garçon tira sauvagement dessus. Les boutons volèrent au loin et, comme Hina était trempé de whisky il se mit à lui lécher le torse goulûment avant de crier : "La musique te plait mon coco ?" Hina sourit et répondit : "Oui ! Putain, tu pouvais pas trouver mieux !" et ils éclatèrent bêtement de rire, Hina étalé parterre et Jerry étalé sur lui. Et, tandis qu'il y avait deux spectateurs, Jerry embrassa fougueusement Hinatéa avec la langue et tout et tout, tout en lui touchant les fesses.

Un des deux types qui regardaient dit : "C'est qui qu'est avec Jerry ?
- Je l'ai déjà vu mais je connais pas son nom...
- Tu savais qu'il était homo ?
- De qui ? Jerry ?
- Non l'autre ?
- Ce serait pas une fille ?"

Les haut-parleurs disaient : "You may be my lucky star"

Super nuit en perspective pour moi. Le capitaine Rickers m’avait convoqué, les stups avaient besoin d’un officier pour une descente dans les quartiers chauds de l’Armansva, sur un gang qui trafiquait dans la dope, et bien sur qui pour ce genre d’opération j’étais le plus qualifié. Et j’avais un de ses maux de crâne depuis le matin… L’allait falloir que j’aille à l’hosto voir ça, ça correspondait à rien de ce que je connaissais, surtout pas à une de mes gueules de bois. Le seul avantage de cette migraine, c’est que ça rendait l’image d’Haven moins persistante dans ma tête, mais ça n’empêchait pas mon cœur de se serrer à sa pensée. Mauvais ça, Marty et attend de voir la suite. Finalement mourir ce soir, ça ne serait pas un mal en définitive. Viendras tu à mon enterrement jolie princesse ?

Toujours est il que j’ai quitté ma tenue civile pour le treillis noir, le pare balle et le casque des forces d’interventions. Sous mes ordres dix hommes, et oui, lieutenant c’est fait pour encadrer aussi. J’entends par mon como les dernières consignes du capitaine Sanders, responsable de l’opération, quatre groupes comme le mien… Armansva est un quartier chaud, d’ailleurs le lieutenant que je remplace s’est fait porté pale quand il a su où avait lieu l’opération. Dernier regard à mon arme, ce soir ça n’est pas Lolita mais un pistolet mitrailleurs MK64, au chargeur de 50 balles à pointes creuses. Puis mes yeux se tournent vers mes hommes agglutinés dans la camionnette civile que l’on vient de garer près du bar, ensilence. Ambiance chaude ce soir, putes et camés sont de sortie, à la merci des prédateurs peuplant les rues glauques de cette ville. Les mêmes prédateurs qui avaient voulu s’en prendre à Haven près de l’hôtel Antilles...

GO GO GO…. Groupes 1 et 2 en couverture, groupe 3 bloquant les issus, Groupe 4 en pointe de l’assaut.

Ca y est c’est le signal de l’assaut…Et deviner donc le groupe de Wesley boy ? Le quatre évidemment comme si vous en doutiez. Les portes arrières du van s’ouvrent alors et je surgit suivi de mes gars d’un soir devant la foule interloquée de la rue. Cris, peur, dans ce quartier tout le monde à un truc à se reprocher, mais c’est le job des groupes 1 et 2 de réguler tout ça. Moi mon objectif est à dix mètres de là, porte ou un gang de cinq mecs montent la garde, devant une pancarte abimée annonçant « Wonderland ». Cinq suicidaires oui, qui malgré l’apparition de dizaines de policiers tentent de dégainer…. J’appuie sur la détente, mes hommes accomplissant le même mouvement. Rafales, bruit des balles qui jaillissent s’écrasant sur la chair et voici nos cinq héros d’un soir au sol, le corps déchiqueté par les balles. C’est au tour des grenades de jaillir, flash et fumigène pour couvrir notre entrée. J’ajuste les lunettes de mon casque qui me protégera des désagréments engendrés par nos projectiles.

Police Mondiale, personne ne bouge où nous ouvrons le feu. Toute résistance est inutile et sera traité comme acte de rébellion aux forces gouvernementales.

Voila ce que j’hurle en pénétrant d’un roulé-boulé dans la pièce principale du bar, refuge cradingue aux banquettes élimées et sales, aux néons clignotants et à la musique passée de mode. La plupart des clients sont au sol, mains sur la tête. L’acte de rébellion aux forces gouvernementales….Belle invention que cette loi votée depuis l’affaire Pandore qui nous autorise, nous gardiens de l’ordre à bafouer les droits élémentaires de la défense. Bref de quoi faire réfléchir la plupart des petits dealers et drogués présents ici.

Mais dans le tas, il y a toujours un malin ou deux, qui tentent de s’échapper malgré le fait que les groupes extérieurs les attrapent vite, parfois par la force comme le montrent les hurlements qui nous parviennent aux oreilles. Les gars sont sans pitié... En général on laisse les gangs et la mafia de l’armansva gérer leurs affaires seules, s’autoréguler… Mais quand un haut ponte décide qu’il est temps de leur rappeler qui commande, il n’est pas bon d’être du mauvais coté de la barrière.

Aller, on m’attache tout ça et on ramène ce joyeux monde au commissariat central pour les interrogatoires. Groupe 1 et 2, vous restez ici en attendant les équipes techniques. Bon boulot les gars.

J’enlève mon casque, j’étouffe là-dessous, alors qu’on emmène tout le monde au commissariat selon les ordres du capitaine. Mon travail est loin d’être fini, va falloir se taper rapports et interrogatoires à présent. Quand je vous disais que j’avais une vie palpitante…

"Merde ! Putain les mecs, on frappe avant d'entrer quoi !"

Tiens, il y avait de l'agitation là-haut. Ca semblait tellement loin, à des kilomètres de sa marre de whisky et de ses canapés pourris qu'Hinatéa n'y fit même pas attention. Pour le moment tout allait encore bien. Il avait sa coke. Il avait son Jerry. Donc tout allait bien. Pas la peine de s'inquiéter.

Là-haut, on se demandait : "Un suicidaire ? Un putain de suicidaire ? Qui est, mais dites-moi qui est l'abruti qui vient de sortir cette connerie ?" Tous, étalés parterre les mains sur la tête se posaient cette même question tandis que la réponse arrivait presque aussitôt. Et Bam. Le rebelle, en réalité totalement abruti par la coke, vola grâce à un gentil coup d'poing d'un gentil policier. Et sa tête se heurta à un tabouret ce qui l'assomma et au moins l'empêcherait de se prendre une jolie balle entre les deux yeux. Ou comment finir une soirée en beauté.
Ce fut presque au rythme de la musique, tandis que les haut-parleurs disaient : "starlight, starbright..." que firent irruption ces salopards de flics. Et ils y allèrent de leur "Police Mondiale, personne ne bouge et tatata..." Nan sans rire. Les drogués et dealers, la seule chose qu'ils pensaient alors c'était : "On se vengera connards !"

Mais parce qu'ils ne savaient encore pas bien manier les tabourets et les tables, et parce que la coke toute seule ne pouvait venir à bout de super flics comme ceux là, tous ces malfrats avaient eu vite fait de s'étaler parterre et de mettre leurs mains sur leurs têtes. Et, comme toujours dans ce genre de situation, à part quand ça finissait en fusillade, tout se passa très vite.
Jerry comprit tout de suite que tout ça signifiait "prison". La vérité c'est que Jerry avait terriblement peur de la prison. La vérité c'est que Jerry n'avait rien fait pour l'éviter. La vérité c'est que Hina aimait bien Jerry.

Jerry, certain qu'il finirait sodomisé par des types au crâne rasés couverts de tatouages au fond d'une cellule plus crasseuse encore que ce bar moisi ne mit donc pas les mains sur la tête. Il entendait déjà les : "Il doit être heureux ce pédé de Jerry en prison". Il entendait les : "ce trou du cul ça lui pendait au nez..." Jerry continua d'embrasser Hinatéa, encore plus sauvagement, sa sorte de petite rébellion à lui. Hinatéa se laissait faire gentiment et continuait même de rire. Outre les respirations des types paniqués qui pissaient dans leur froc, on n’entendait que ça. Deux des flics s'approchèrent donc en hurlant des trucs, sûrement des insultes, sûrement des "les mains sur la tête !!", mais pas d'bol Hina et Jerry n'y firent absolument pas attention.
"Des pédales. Des putains d'pédales." un des deux flics dit. L'autre plus énervé que choqué par la scène leur donna un violent coup de pied en leur hurlant : "Les mains sur la tête tas d'merdes !" . Et Hina avait obtempéré, euphorique et riant comme un débile.
Et, tandis qu'on leur passait les menottes à lui et à Jerry, un des flics en regardant Hina avait dit : "Il est trempé ce con !" ... Et effectivement le whisky dégoulinait encore de partout, et ça ne semblait pas le gêner le moins du monde. La vérité c'est que là, sur le moment, Hinatéa s'en foutait. La vérité c'est que là, sur le moment, Hinatéa était invincible.
"Putain ils sont défoncés..." un flic dit. "Saloperie de drogués..." dit l'autre.
Interrogatoire ? Va falloir attendre une petite heure mes petits. A moins que ça ne vous dérange pas de devoir mettre des coups de poings à foison en recevant toujours la même réponse. Quelque chose comme : "tu peux mieux faire cloporte !" Bah oui. Frappez autant que vous voudrez ça ne changera rien. La vérité c'est que pas mal de ces types étaient cocaïnés comme il fallait.
Tandis qu'on l'emmenait pour l'embarquer, direction le commissariat, Hinatéa avait dû s'arrêter pour cracher un peu de sang et un des poulets avait dit : "Putain !"
Tout ça ne faisait encore que commencer.
Pour qui la super nuit ?

[--> Bourse de Gallisco, Commissariat]

(Tu continues directement là-bas non ? =) A moins que ce ne soit à moi de le faire ? **)

» Wesley Martigan