les salauds se cachent pour mourir

Il est 1h00 du mat….J’dors pas et pourtant je devrais l’faire un peu….Mais si je ferme les yeux j’vais encore rêvé de ma mort et j’aime pas ça….Alors j’enquête à ma façon.
Le black hole, casino réservé à l’élite ….C’est la qu’est mon objectif ce soir, Ryan Nelson 3eme du nom, trader remarquable, descendant d’une grande famille et pervers à ses heures perdues. Je monte les marches menant à l’entrée, une à une puis pousse la porte…Les gorilles chargés de la sécurité me regardent et deviennent blancs…Et oui Martigan est de passage dans le coin messieurs….Ce qui est bien, c’est qu’avec ma réput, ça se presse pas au portillon pour m’arrêter.

Je traverse la salle principale….La musique semble s’arrêter sur mon passage, comme si les regards se tournaient vers moi…Mais il n’est pas la, Monsieur est à l’étage attendant un partenaire de poker qui ne viendra jamais. J’entends les soupirs de soulagement que poussent ses types sur mon passage en voyant que je ne suis pas là pour eux. J’monte donc….Arrêt sur le palier, j’sors ma flasque et je bois…Ca me tuera d’après mon doc…..Si il savait le pauvre, j’ai l’temps de crever cent fois avant d’avoir ma cirrhose. Le liquide chaud pénètre dans mon corps, j’aime ça, ça m’donne du courage….
On reprend la montée, courage camarade…Un grand couloir et une porte avec deux brutes échappés d’un mauvais film de série B. J’m’avance et voila que les guignolos se mettent en travers de mon chemin.

Eh minable, la salle commune c’est en bas et les toilettes….

A peine ses paroles franchirent les lèvres de la brute que je lui envoyais mon poing gauche à la figure, agrémenté du métal de mon poing américain….Craaac, bruit de la mâchoire cassée, alors que ma main droite saisit Lolita pour la braquer vers les deux singes de services. Qui est Lolita ? Ah oui, c’est ma meilleure amie, mon arme de service….Comme c’est la seule a pas me faire la gueule ou de coups dans le dos, j’lui ai donné un petit nom. Lolita, les lecteurs, les lecteurs Lolita…Voila les présentations sont faites, reprenons l’histoire. Ca bouge plus, les zigottos ont compris que c’était pas leur jour de chance….A genoux, mains dans le dos voila c’est bien les amis, on va faire un gros dodo….Deux coups de crosses bien appliqués et les voila par terre au pays de morphée.

Un coup de pompe dans la porte et me voila entré….Il est la, assied à sa table, en costume trois pièces sur mesure. Il me regarde, il fait le fier mais je vois bien à son œil qu’il commence à avoir peur

Lieutenant Martigan….Si je m’attendais à vous voir ici, c’est un plaisir de recevoir un membre aussi éminent des forces de police de ce pays mais vous n’étiez pas invités…

Et voila, Monsieur joue au kakou….Ils font tous ça au début, croient que leurs frics ou leurs relations les protègeront face à moi et mon courroux. Piètre croyance, comment faire peur à quelqu’un qui a tout perdu sauf la vie…Et encore c’est qu’une question de temps.

Amy Sorenden, Nathalie Duvert, Eléanore Torrenfield…. Trois noms, trois corps retrouvés mutilés, violés, découpés et dévorés en partie dans l’eau du port. Trois filles qui avaient la vie devant elle…

Il pâlit, je le vois…Il a peur, il était la lors des meurtres, il a même fournit la viande. Mais il tente de garder une constante….

Et bien lieutenant, ses noms ne me disent rien….. Mais c’est gentil d’être passé….

Et disant cela il me touche….Blam, flash…..Une salle qui n’a rien a envié à l’inquisition, des silhouettes encapuchonnées et les filles qui se débattent…Je décrirais pas la suite mais j’ai envie de gerber. Lui me regarde….Il a compris que je savais….Mais il tente de faire le fier.

Allons Lieutenant, vous n’avez aucune preuves et si vous m’arrêtez je serais dehors dans deux heures….L’apocalypse blow est bien trop puissante pour vous… Vous feriez mieux de retourner à vos petits truands de rues….

Il a raison sur un point. Il serait vite dehors si je l’arrêtais….Il n’est pas armé, la légitime défense passerait pas. Mais il a oublié autre chose….Je croise son regard, il croit avoir gagner, mais déchante vite quand je le saisis…Il hurle alors que je le propulse tête la première dans la baie vitré, allant s’écraser quinze mètres plus bas, nuque brisée….Je ramasse sa serviette, à l’intérieur, Cds et autres babioles…Ca va mettre du temps à décrypter mais ce charlot avait un certain poste à l’apocalypse blow, y a peut être des trucs intéressant dedans. Je sors ma flasque et boit a nouveau une rasade….Dans ma tête, j’écris déjà mon rapport au capitaine, la tentative de fuite désespéré de l’homme par la fenêtre alors qu’au loin retentissent les sirènes de mes chers collègues, en retard comme toujours.
Je descends donc les marches, regagnant la salle principale sous les regards…Pas ce soir qu’on me tuera finalement.

MARTIGAN

Et voila plus moyen de picoler en paix par ici. Le capitaine Rickers est de sortie…Enfin, pour moi c’est plus capitaine zéro. J’entends les pas lourds de son corps, 120 kilos au bas mot, son odeur moite qui vient chatouiller mes narines. Et derrière lui, hekkle et jekkle alias les inspecteurs Santos et Duval, tous engoncés dans leurs costumes. Le requin baleine et ses rémoras….Je repose mon verre sur le comptoir avant de me retourner vers eux, les parfaits petits flics de cette ville corrompue, qui me regardent comme un démon.

Salut capitaine….Santos, Duval….Une affaire de plus résolu et un criminel qui coutera pas un sous au contribuable, c’est pas mal non ?

Je le vois se retenir d’éclater…J’imagine les coups de téléphone qu’il s’apprête à recevoir…. C’est vrai quoi, le capitaine, il a ses 3 gosses dans la meilleure école de la ville, une villa au bord de la plage…. Quand on sait combien on est payé, on se dit qu’ou il a hérité, ou il a des amis très riches….Le père du capitaine était ouvrier, alors…. Et je pense pas qu'il ai gagné à la Loterie.

Martigan ! Vous dépassez les bornes….Allons bon vous saviez qui était ce type ? Vous allez trop loin et un de ses jours ça va se retourner contre vous.

L’a pas tort le capitaine, un de ses jours je vais mourir… Mais au moins j’aurai la tête haute. Il le sait et c’est pour ça que je suis encore flic. Quelque part dans leur inconscient de ripoux le capitaine, Santos, Duval m’envient et m’admirent, je leur rappelle ce que devrait être la police de cette ville, tel un reflet déformé dans une glace de fête foraine. Je reprends mon verre et le vide, alors que le silence s’installe.

Vous aurez mon rapport demain sur votre bureau mon capitaine, à présent j’ai à faire…

Je me lève alors, avec un regard qui leur fait comprendre qu’il ne faut pas m’arrêter… Ai-je oublié une chose ? Oui, la mallette… J’ai pas parlé de la mallette car celle-ci est cachée à présent, c’est mon assurance, l’assurance de faire du bon travail sans qu’un pourri pique les cds et autres.

J’avance dans le casino quand j’entends la mélodie, jouée au piano… Beethoven, ça me rappelle la maison, quand Irina et la petiote étaient la, ou je jouais en sa compagnie. Et oui je joue aussi du piano, on s’y attend pas hein ? La brute au front bas et à l’haleine avinée jouant comme un musicien romantique des morceaux d’un millénaire, ça épate et ça étonne. Me voici donc arrêté par cet air, les yeux se fermant sur ce passé oublié…Pourquoi j’ai cette boule dans la gorge, cette impression d’explosion interne ça devrait pas, je suis Martigan, le loup solitaire, le tueur des salauds, pas une lopette.

La musique me poursuit alors je cours vers la sortie… Ma voiture, j’ouvre la porte, la musique est toujours dans ma tête, puis le flash, ma tombe aux lettres gravées et à la date que je ne distingue pas. Une jeune fille d’une vingtaine d’années est dessus, ma fille Laura qui regarde la tombe de son père….Les larmes sortent enfin inondant mon visage et je pleure à l’abri des regards, seul en ma voiture dans cette cité pourrie emplies de tarés. Je prend Lolita dans ma main, direction ma tempe…Ca serait si simple, un coup de gâchette et blam, fin de l’histoire, fin de tout. Ca serait bien de dormir sans rêver, non ?

Mais non, j’en ai pas fini avec cette vie, je dois pas mourir comme ça, y a trop de salauds encore qui traînent leurs guêtres en la ville. Pour eux je suis une légende, l’ogre ou le croquemitaine de leur espèce dont on parle avec peur, celui qui les massacre et les emprisonne sans pitié. A croire que je suis issu de la boite pour leur espèce. Clefs sur le contact, je démarre…Vers ou ? je ne sais pas mais ce qui est sur c’est que j’y vais.

(La suite c'est ici: https://pandore.1fr1.net/Armago-L-ile-au-Nord-c2/La-Main-Blanche-f8/Demeure-Martigan-t34.htm)

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