Demeure O'Connor (avec des gros morceaux de poisson dedans).

(Début:https://pandore.1fr1.net/Armago-L-ile-au-Nord-c2/L-Alandura-f9/Omale-f29/-p527.htm#527)

Ca tire de partout….Je suis actuellement dans une pièce fermée des sous sols de la résidence O Connor à jouer au petit soldat, Lolita en main, attendant derrière un mur que le taré d’en face finisse de vider le chargeur de son fusil automatique. J’ai de la chance, depuis que la terre obéit à un gouvernement mondial, rare sont ceux à avoir eu une vraie formation militaire ou policière. Le gars d’en face agit comme un gangster des rues, vidant connement son chargeur vers l’endroit où il pense que je me trouve sans que cela serve à grand-chose, le mode rafale courte étant plus efficace en théorie sur cible unique. M’enfin, je ne vais pas m’en plaindre…

STOP…..Arrêter, amis lecteurs de chercher frénétiquement et désespérément le passage ou l’ami Wesley se retrouve dans cette situation à jouer au cow-boy et aux indiens, pensant avoir loupé un chapitre de cette passionnante enquête solitaire. Il n’y en a pas, mais pris dans l’action j’ai oublié de vous en parler avant.

Flash-back donc, mais c’est bien parce que c’est vous et que l’autre débile n’a pas fini de vider ses balles inutilement. Donc revenons au moment où Isak et moi roulons à vive allure avec une demie douzaine de gros bras vers la résidence O’Connor. Les hommes sont tendus, peu de paroles dans le van noir et plus d’un se demande silencieusement ce que le lieutenant Martigan fait à leurs cotés. La demeure est une des plus grande du quartier et de Gallisco, entourées de hauts murs de pierre. Grille fermée, à que cela ne tienne, Isak a les codes. Il garera donc le van à l’entrée puis donnera ses consignes aux hommes en envoyant quatre vers la demeure. Puis il nous emmènera, les autres et moi vers ce qui pourrait ressembler de loin à une dépendance. Nous progressons lentement vers l’entrée de celle-ci quand soudain… C’est l’enfer, des tirs fauchent une partie des notres j’ai à peine le temps d’effectuer un roulez boulé vers un couvert de verdure alors que les balles déchirent le sol derrière moi. Isak hurle, riposte de part et d’autres. Une silhouette se dessine non loin de moi, Lolita crache alors sa haine, une balle explosive. A cette distance proche, je n’ai aucun mal à avoir la tête, elle s’écroule comme un fétu de paille. Ca se calme autour de moi, Isak n’est plus en vue. Des corps, hommes d’Isak et agresseurs cagoulés et armés comme des commandos, tenue pare balle et armes automatiques. C’est passé pas loin cette fois Wesley Boy, tu es vraiment sur de vouloir aller jusqu’au bout ?

Visiblement oui, parce que j’avance à couvert vers la porte du bâtiment ouverte… Un escalier qui descend vers des profondeurs insondables. Respiration lente, je prends mon calme puis j’avance vers ce qui semble être la base secrète de la méchante d’un James Bond. Sauf que James lui ne risque pas sa vie stupidement pour des clopinettes. Je serais curieux de voir qui se rendra à mon enterrement.

Dédales de couloirs éclairés qui s’enfoncent vers les profondeurs. Pièces vides pour la plupart, le ménage a déjà été fait. Puis alors que je m’apprêtais à sortir de ce qui semble être un poste de garde, Ca me tire dessus. Réflexe ou troisième œil ? Toujours est il que me voila plaqué derrière le mur… Comme au début de ce paragraphe. La boucle est bouclée dirons nous.

Clic ? Tient mon honorable adversaire vient de vider son chargeur, ça tombe bien. Je l’entends grommeler alors que je cours vers la pièce ou il se trouve à quelques mètres. Bruit du chargeur vide qui tombe, il en met un autre…Au moment ou je franchis la porte, tirant à mon tour vers sa position supposée. Une balle, deux balles, trois balles… Et une seconde victime à l’actif de mon arme. Bravo Wesley boy, ta moyenne était en baisse ses temps derniers.

Je m’approche donc du corps étendu face à moi et j’enlève la cagoule. Un visage, un métis aux traits carrés apparaît, un visage comme il y en a tant d’autres dans les bas fonds. Pas d’indications ou de papiers sur lui, le mec qui a organisé ça sait ce qu’il fait. Coup d’œil rapide sur la pièce qu’il défendait, une sorte de sas. Et au fond une porte blindée entrouverte d’où s’échappe un bruit d’eau clapotante. Respiration contrôlée alors que je me lève vers celle-ci à pas lents. Le moment de vérité approche, celui qui fera peut être de moi un homme mort. Sur le coté, arme en main j’ouvre alors la porte….

Me voici pénétrant dans une vaste pièce circulaire au centre de laquelle a été creusé un immense bassin d’eau salé. La demeure du toutou de Jarael. J’en ai des frissons dans le dos, alors qu’arme au poing j’avance dans la pièce à la recherche du point final de cette histoire dans la partie terrestre de la pièce. Un petit promontoire surplombe le bassin, un endroit meublé, bureau, chaise longue. J’imagine très bien la rouquine d’ici lancer des bouts de viande, voir des hommes au monstre marin qui rode en contrebas. Et bien sur c’est sur ce promontoire que m’attend l’assassin cet homme au charme envoûtant aux longs cheveux noirs et au style latin. Un de ceux qui font parti du monde d’Haven Valentine, pas un petit flic minable. Et lui de se tourner vers moi, comme si depuis le début il s'attendait à me voir ici avant de s'exprimer.

Et bien lieutenant, vous arrivez à point pour la conclusion de cette histoire qui a déjà fait coulé trop de sang… Vous voici contraint de faire un choix et je vais vous y aider. Voyez vous Lieutenant, si vous vous montrez coopératif et que vous m’aidez à mettre la main sur certains dossiers, votre vie s’en trouverais changer… Imaginer donc une promotion au palais présidentiel, un poste important et un salaire conséquent, la possibilité de récupérer votre fille et d’enfin vivre comme vous le méritez, comme un des puissants de ce monde.

Tentation, tentation…. Ne serais ce pas bien Wesley Boy de vivre comme les autres ? Qui sait toi aussi tu pourrais ouvrir une boite de nuit et attirer l’attention des directrices d’entreprises pharmaceutiques. Non aller reprend tes esprits, ça n’est pas ton univers, tu n’es pas sur cette terre à souffrir pour finalement renier ce en quoi tu crois.

Je crois que vous vous trompez…. Je ne suis pas celui que vous croyez, Monsieur Amado, bien que j’aie un doute sur votre véritable nom. Alors vous allez gentiment vous mettre à genoux que je puisse lier vos mains et vous conduire hors d’ici.

Il s’exécute alors avec un sourire. Vraiment pas un combattant ce garçon. Je m’approche le tenant en joue, passe derrière lui… Et voila qu’il saisit mon poignet, me faisant lâcher Lolita d’une simple torsion avant de me frapper au thorax d’un atemi du plat de la main parfaitement travaillé. Souffle coupé, ce type est doué, ça n’est pas le col blanc minable que j’imaginais. M'apprendra à me fier aux apparences tient. J’ai néanmoins le réflexe de lui envoyer mon poing dans la figure lui explosant le nez, m’agrippant à lui de l’autre main. J’ai mal, mais nous voici luttant tous deux tels des gladiateurs, bourrant nos corps meurtris de coups violents. Mon corps et mon visage encaissent tant bien que mal. Puis il me fauche, je m’agrippe à lui et….Plouf.

Allons avouez, si vous vous embêtez à lire mes textes depuis le début de cette enquête, c’est que vous attendiez ce moment . Foin de la longue enquête, des paragraphes actions ou de ceux ou je m’apitoie sur mon sort. Non ce que vous vouliez depuis le début, c’était me voir tomber dans le bassin. J’entends déjà vos cris : Le requin, le requin, le requin…. Et bien nous y voila à ce moment…

Contact glacé et salé de l’eau de mer, chute de nos deux corps emmêlé dans l’étendue bleue… Et au loin, une masse sombre qui a perçu que quelque chose vient de tomber et qui n’a pas eu quelque chose à croquer depuis longtemps…. C’est ainsi donc que je vais mourir, servant de nourriture pour un gros poisson affamé. Et bien sur nul endroit où me hisser en dehors à portée. La fête quoi…. Le latino à mes cotés panique et me lâche… Il commence à nager frénétiquement vers un des bords. Mauvaise idée, tu ne regarde jamais les reportages animaliers mec ? Un requin perçoit ses proies à l’odeur et au mouvement… Et non seulement tu nages comme un fou, mais en plus tu saigne du nez grâce à mon coup de poing.

Je ne suis pas le seul à m’en rendre compte, la bestiole aussi. Mon dieu il est immense… Au moins sept mètres de longs et il se dirige à grande vitesse vers le tueur. Ca y est il le rattrape, le mordant férocement de ses terribles dents. Je vois le corps d’Amado disparaître un instant puis réapparaître à la surface, poussant un hurlement alors qu’une de ses jambes a disparu dans la gueule du mangeur d’homme. L’apéritif sans doute pour lui alors que l’eau prend une teinte rouge. Et le bestiau, sadique comme sa maîtresse tourne autour de lui, attendant que sa victime meure d’hémorragie. Je regarde à droite et à gauche, toujours aucun moyen de m’extirper d’ici. Un dernier hurlement et ça en est fini pour l’espagnol, la bête le dévore avec voracité.

Ca va être mon tour, vais-je donc périr dévoré par un poisson ? Au revoir les gens, ceux que j’ai aimé…

Suite au prochain épisode.

Bon, voyons la situation….Amado venait de servir d’apéritif au monstre et celui-ci se demandait quel goût aurait le hors d’œuvre non loin de là. Salade de Martigan, y a trop de cholestérol pour un brave requin comme toi, je te le promets. Bon mes paroles ne semblent pas lui faire grand-chose et voici la bête qui s’approche. Adieu Wesley, cette fois ci c’est fini, je sens l’eau qui se refroidit autour de moi. Calme, je respire, j’essai de faire la paix en moi alors que le squale fonce. Je ferme les yeux…

Et je sens qu’on m’agrippe, qu’on me tire de l’eau avec force juste avant que les mâchoires du monstre se referment sur moi. Pas aujourd’hui que j’arrêterai de vivre. Je me tourne alors vers mon sauveur… Isak puisque c’est lui qui me regarde un sourire aux lèvres. Heureusement qu’il a hérité du gène de force lui…

Et bien Martigan, on apprend à nager ? On est plus que deux dans cette baraque, les autres sont tous…Décédés de morts violentes. Pas de police en vue, y a quelqu’un de puissant la derrière. Enfin ça n’est plus mon problème ce salaud est mort…

(à partir de là mettez la musique : http://www.radioblogclub.fr/open/134223/pour_quelques_dollars_de_plus/011-Ennio_Morricone-La_resa_dei_conti_%28Pour_quelques_dollars_de_plus%29)

Il se dirige à pas lents vers un des murs nu de la pièce. Une pression sur une pierre et s’ouvre alors la caverne aux secrets, de multiples dossiers alignés sur les étagères, le trésor de Jarael. Puis Isak se retourne vers moi, arme en main.

Voila Martigan. Les dossiers sont à toi puisque tu as accompli ta part du marché. Mais il te reste une dernière épreuve.

Sa voix est calme, il semble décidé. J’aurai du m’en douter…Je suis trempé, j’ai des bleus et du sang partout mais non… On juge encore que cela a été trop facile, que tel hercule j’ai encore onze travaux à accomplir. Isak me lance alors lolita à mes pieds.

Il est temps d’en finir Martigan. Jarael…. Je l’aimais tu comprends, c’était une pourriture mais je l’aimais. Elle m’en voudrait si….je te laissais prendre ses documents sans t’en empêcher. Aussi vais-je te faire une dernière fleur, vu ton aide précieuse… Ramasse ton flingue et rengaine le, je ferais de même… Un duel comme à la grande époque, petit flic.

Un soupir, alors que je me baisse, ramassant Lolita et la glissant en son holster. Isak fait de même et nous nous fixons. Ca c’est mon monde, celui d’hommes qui ont un certain sens du mot honneur, de guerriers modernes… Nos yeux se croisent en ce moment qui nous parait duré une éternité, puis…. Un coup de feu, Isak tombe, j’ai été le plus rapide. Ma balle a touché ses poumons et je m’approche de lui, m’accroupissant

Je suis désolé que ça finisse ainsi, mec…

Et le voici qui rit, du sang s’échappant de sa bouche.

Garde ta compassion pour toi Martigan. Tu as gagné, je boirais à ta santé si il y a un bar dans l’au-delà…. Et surtout ne chiale pas, dis toi qu’il faut des types comme moi dans ce monde pour que les gars comme toi aient l’air si bien…. Reste comme tu es, ne tombe pas dans ce qui m’a coûté tant… Ne vends pas ton âme, si tu crois en ce concept oublié…

Je ferme ses yeux alors. Au revoir Isak, peut être que dans d’autres circonstances nous aurions pu devenir amis. Je me tourne vers la salle aux dossiers…L’antre du trésor et je cherche… Celui pour lequel je suis venu. Je l’ouvre, feuilles blanches manuscrites, rapport divers et variés… Le tout à chaque fois prouvé, authentifié.

Ce que je lis me glace le sang, je comprends enfin certaines choses… J’ai besoin de passer un coup de fil… Un dernier pour en finir une bonne fois pour toute avec cette histoire. Si c’est le répondeur, je laisserai un message… Avec une allusion qu’elle ne pourra ignorer. J’ai si froid d’un coup….Si froid et si mal de ce que je viens de réaliser…

(Suite: https://pandore.1fr1.net/Ulvania-l-ile-au-sud-c4/L-Hotel-Antilles-f18/-p550.htm#550)

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