Bureau Valentine [ Chef de l'Entreprise ]

« Deux… MILLIONS ??? »

« Oui mais attendez laissez-moi vous expliquer… »

« M’expliquer que VOUS avez fait perdre deux millions à MON entreprise ??? »

Haven se trouvait dans son bureau, tout en haut du building construit par Messia. La pièce, qui possédait une grande baie vitrée donnant une vue imprenable sur Organa, était moderne et bien éclairé. En son centre, un grand bureau en verre entouré de trois chaises faisait office de meuble principal, accompagné ça et là d’une bibliothèque et de tableaux rares et chers. Tout en ce bureau respirait le luxe et la beauté malgré la sobriété du mobilier.

Entendre les hurlement d’Haven n’étaient pas rares mais, alors qu’elle avait – à peine – haussé la voix, la porte s’ouvrit pour laisser entrer deux gardes en costumes noirs et lunettes fumées, qui s’arrêtèrent au seuil en attendant les ordres de leur employeur. Cette personne était elle aussi debout, fixant de tout son petit être l’employé assis devant elle. Les mains posées sur la surface transparente blanchissaient sous la colère et la pression qu’elle y exerçait, un dossier ouvert face à elle mais le regard aussi froid que ce qui restait du pôle sud restait fixé sur l’homme. Elle ne connaissait pas son nom, ne l’avait pour ainsi dire jamais vu. Il s’agissait d’un chercheur que son père avait engagé quelques années avant que Haven ne reprenne Messia.

« Il y a … »

« Eu des complications ! Oui ! Ca je m’en doute bien voyez-vous ! Mais ce que je suis curieuse de savoir c’est comment ces « complications » ont pu valoir deux millions ! Je doute que vous mesuriez l’ampleur de la somme, Mr… Yorker. Ce n’est même pas ce que vous m’aviez coûté en cinq années de travail ! »

« Mais c’était un accident ! »

« Hé bien… »

Elle se rassit lentement, reprenant son calme. A ce signe, les deux gardes s’approchèrent tranquillement du pauvre chercheur assis qui essayait tant bien que mal de trouver une explication valable à sa bourde magnifique. Se doutait-il de ce qui l’attendait ? Elle en doutait. Ses yeux gris le fixèrent encore un instant avant qu’elle ne se penche sur le dossier, un léger sourire aux lèvres, après avoir lissé tranquillement son tailleur noir à fines lignes blanches et remis quelques mèches de sa coiffure en place. Elle sortit d’un tiroir une petite feuille carrée pré-imprimée mais vierge encore de toute écriture humaine et son stylo préféré et se mit à gribouiller quelque chose.

« Voici ce que je vous conseille, Mr Yorker : Si c’était réellement un accident comme vous dites, vous allez vous présenter chez notre assureur et lui expliquer ce qu’il s’est passé avec la couteuse machine que vous avez fait exploser et lui montrer ceci ! »

Elle avait complété la fiche de licenciement alors qu’elle parlait et la posa soudainement en face du monsieur qui lui adressa alors un regard de chien battu étonné… Parce qu’il croyait franchement que Haven Valentine allait le garder dans ces conditions ? Lui, un simple employé convoqué chez la Présidente du Conseil de l’entreprise ? Si elle avait voulu savoir ce qui s’était vraiment passé, elle aurait demandé à son secrétaire ! Elle ne se serait pas emmerdée à le convoquer lui. Sauf si elle avait juste voulu admirer sa mine dépitée et résignée lorsque, alors qu’il saisissait la feuille pour la lire et annihiler tous ses doutes, les gardes l’empoignèrent pour le mener « gentiment » vers la sortie.

Alors qu’il disparaissait dans le couloir, un autre homme entra. S’il sembla étonné des cris ou de la situation, il n’en montra rien. Les cheveux blonds coupés courts, le costume parfaitement coupé, un dossier et un stylo à la main, il s’approcha sans plus de cérémonies que l’attente d’un signe de tête de tête approbatif de son patron. Il se posa à la gauche de son bureau et posa un instant son regard bleu sur le dossier.

« L’assurance a été contactée mais ils refusent le dossier. »

Haven haussa les épaules, lassée. Droite, assise dans son fauteuil, elle s’était tourné vers son secrétaire en attente du verdict. Refusé ? Tant pis. Deux millions n’étaient pas vraiment un danger. Messia valait bien plus que ça. Cela dit, elle aurait bien aimé les récupérer. Mais elle n’allait pas attenté un procès à son assureur non plus. C’était un trop gros risque de perdre beaucoup plus pour une somme négligeable.

« Remplacez-la, alors. Et faites venir des hommes pour le déménagement. Coutumes habituelles, vous savez ce que vous avez à faire, James. »

Si cette phrase sous-entendait quelque chose, l’homme n’en laissa rien voir. Il acquiesça simplement avant de reprendre la parole de son ton atone tandis que son patron rangeait un peu son bureau dérangé par sa petite crise de nerf.

« Le Conseil d’Administration désire se réunir pour parler de l’affaire. Dois-je préparer une réunion ? Vous avez également rendez-vous avec Mme Strass dans une heure concernant le réaménagement des ressources qui pose apparemment problème. »

« Dites au Conseil qu’il n’y a rien à redire sur cette affaire. C’est un déficit que Walter trouvera bien à reboucher à sa façon et reportez le rendez-vous. J’ai des choses à faire à l’extérieur. »

« Bien. » Il gribouilla quelques mots sur sa feuille. « Dois-je faire sortir votre voiture du garage ? »

« Oui »

Et sur cette dernière touche de colère, Haven Valentine se leva. Elle s’approcha de la porte, prenant ses affaires au passage sur le porte manteau caché derrière une étagère remplie de bouquins et de dossiers puis sortit, de son pas rapide, laissant James téléphoner au portier. A son passage, l’un des gardes l’accompagna jusqu’à la sortie du building. Chose étrange en cette matinée qui s’annonçait apparemment mauvaise pour elle : elle souriait, comme contente d’une bonne blague qu’elle avait elle-même raconté en détails.

Une fois assise au volant de sa voiture – de luxe, évidemment – elle décrocha son portable et composa un numéro. Une voix de femme lui répondit alors dans un « allô ? » presque triste, comme si elle s’était attendue à voir un autre numéro s’afficher sur son téléphone avant de devoir décrocher. Satisfaite de cette réponse, Haven raccrocha et démarra enfin pour disparaître dans les rues de la Satuana.

=> Visite de la Planque

Invité

Sengir avait passé la nuit à fouiller l'usine, il avait plutôt masqué les preuves pour que Graham ne trouve rien, qu'il est bon d'être un ripoux. Maintenant l'inspecteur était dans une belle merde, Graham allait le soupçonner un jour ou l'autre, faudra qu'il le bute alors. Le meurtre n'est pas une problème quand on a déjà un pied dans la tombe comme Mr.Valentine.

Ses indics dans la mafia lui avait dit de signaler à l'entreprise le problème "Graham". Sengir alla donc rendre visite à cette entreprise de produit chimique. Messia qu'elle s'appellait, un nom vraiment nul pensa t'il. Il marchait avec son imper noir comme son coeur, une clope au bec, recrachant des ronds de temps en temps. Il demanderait à la secrètaire. Il en avait déjà ras le cul, il avait pas dormit, et il n'avait plus de bières. Et il avait ce putain de mal de crâne qui lui martelait les tympans. En plus il arrètait pas de renifler. C'est vraiment énervant. Surtout quand on est flic et qu'on doit être discret.

Heureusement qu'il a le gène Ombre, très peu de gens le savent d'ailleurs qu'il a ce gène la, c'est un de ses secrets. Parmis tant d'autres. Au bout de quelques minutes il se trouva nez à nez devant une jeune fille, qui était visiblement l'assitante de la patronne. Il se dirigea vers elle en lui montrant sa plaque.

"Mademoiselle. J'suis l'Inspecteur Sengir Valentine. Je bosse pour vous savez qui..."

Le "Vous savez qui" était le surnom donné par ses membres de l'organisation Apocalyptic Blow, en gros la mafia de la ville, la ou tous les connards et autres raclures se réunissent. Sengir se moquait totalement des idéaux de l'organisation, tant qu'il avait l'argent pour se mettre une murge chaque soir il était content. Il laissa un temps d'arrèt pour que l'assistante mémorise bien son nom.

"Bon je viens vous prévenir que le Capitaine Graham de la Brigade des STUP va nous faire chier. Mais j'ai réglé le problème pour l'instant. J'aimerais un petit paiement pour ce service. Et je laisse votre patronne décider si on bute ou pas l'autre con."

La voix de Sengir laissait deviner qu'il était viril, mais elle était aussi incroyablement brisé, déchiré, meurtrie. Faut dire que de boire et de fume r 24/24h n'arrange pas les cordes vocales... La secrétaire en mini jupe et lunette prit note du nom de l'inspecteur et sortit une liasse de billets.

"Voici 50 Galls Inspecteur. Nous vous contacteront pour de nouvelles instructions. Comme d'habitude ce sera Mébourne votre contact. C'est lui aussi qui vous a envoyé nous prévenir ?"

Sengir opina du chef en guise de réponse.

"Je m'en doutais. Je contacterais la Patronne. J'ai pris votre nom au cas ou on aurait besoin de vous pour une autre affaire. Continuer votre travail habituel."

Le Ripoux secoua une nouvelles fois la tète et émit un grognement, puis il prit l'argent et fila en vitesse, il vérifia que son Colt 145 était bien à sa ceinture. Et il se dirigea vers les rues de la ville, il avait du pain sur la planche et ce Capitaine des STUP allait lui les briser...

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